Les cantons romands sont peu compétitifs
 
Le 02-03-2012

UBS publie le premier indicateur annuel de compétitivité des cantons. Zurich, Bâle-Ville et Zoug arrivent en tête. Le Valais, le Jura et Uri ferment la marche

Les économistes d’UBS Wealth Management introduisent un indicateur annuel de compétitivité des cantons (ICC) suisses. La sensibilité de telles comparaisons conduit les auteurs à préciser d’emblée que l’ICC ne mesure pas l’attrait à résider dans un canton ou un autre. Il s’intéresse plutôt au potentiel de croissance. De plus, l’indicateur donne des valeurs relatives et non pas absolues. Si l’indicateur est faible, cela signifie que les perspectives d’un canton sont avant tout inférieures aux autres.

L’indicateur UBS prend en compte dix piliers de la compétitivité, à l’aune de cinq dimensions concurrentielles, de la structure économique (dynamique, diversification), aux entreprises (innovation, coûts), en passant par l’Etat (efficience des finances publiques, marge de manœuvre financière) ainsi que la population (capital humain et marché du travail) et l’emplacement (accessibilité et bassin de réception).

Il en ressort que Zurich, Bâle-Ville et Zoug sont les plus compétitifs du pays, alors que deux cantons romands figurent parmi les trois derniers du classement. En effet, le Valais, le Jura et Uri ferment la marche.

Zurich est le canton le plus compétitif parce qu’il se place parmi les premiers sur la plupart des dix points observés, même s’il n’obtient la note maximum qu’à une seule reprise, pour le bassin de réception. Ce critère, qui se fonde sur le nombre de personnes par année qui se rend dans le canton, favorise les centres urbains et le plateau. Le bassin zurichois est le plus étendu, ce qui assure une grande disponibilité de fournisseurs et de main-d’œuvre ainsi que des débouchés importants.

La performance zurichoise est pourtant assombrie par deux critères: les coûts sont très élevés pour les entreprises et la marge de manœuvre des finances publiques est très limitée. La notion de coûts englobe les taux d’imposition des bénéfices et du capital, le niveau des loyers commerciaux et les prix de l’énergie.

Bâle-Ville se place au deuxième rang. Même si sa compétitivité est entachée de nombreuses faiblesses (population âgée, nombre de personnes au chômage et à l’AI élevé), le canton ville obtient la note maximale sur trois points, l’innovation, la dynamique de croissance et l’accessibilité.

Le profil très hétérogène de Genève le conduit logiquement à une place de milieu de classement, au huitième rang. Son plus grand atout est le capital humain (maximum de points), sa plus grande faiblesse la gestion des finances publiques, avec une part trop élevée de charges administratives. C’est aussi la lanterne rouge helvétique en termes de coûts pour les entreprises.

Vaud se place juste derrière son voisin lémanique. Son profil est qualifié de «déséquilibré» par UBS. Il plaît pour la diversité de son tissu industriel, son capital humain, son potentiel démographique et sa formation. En termes d’innovation, il est moins bien placé que Genève. Point faible, l’Etat vaudois est un mauvais élève dans la gestion des finances publiques, avec des charges administratives élevées et de modestes investissements en infrastructures.

Fribourg occupe un bon 13e rang grâce à la dynamique du marché du travail et la bonne diversification de son économie, mais il manque d’innovation et la situation des finances publiques est médiocre.

Neuchâtel est 19e grâce à son dynamisme et son innovation ainsi qu’à son capital humain. Mais l’attrait du canton est pénalisé par la charge fiscale et le marché du travail (dernier rang). Le Valais est 24e en raison d’un niveau moyen sur la majorité des critères et de l’absence d’«atouts exceptionnels». Le Jura est en queue de peloton, malgré le dynamisme reconnu de son secteur horloger. Il souffre d’une faible diversification et il est lanterne rouge tant pour le capital humain que l’innovation.

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