Rolex ouvre à Paris sa première boutique européenne
 
Le 03-09-2007

En partenariat avec Les Montres (Jean Lassaussois), Rolex ouvre à Paris sa première boutique européenne

En fait, le 56, rue de Rennes (VIe arrondissement, tout près de Saint-Germain-des-Prés, face à la boutique Weston pour les amateurs), est non seulement la seule boutique Rolex de Paris, mais aussi de France et sans doute d'Europe !

Donc, ne serait-ce que pour ça, elle mérite le détour.

Elle le mérite aussi pour ses 300 références en stock (le plus gros stock français), ses variantes de cadrans et de bracelets à n'en plus finir et parce qu'on y trouve, au minimum, un modèle en stock de toutes les montres Rolex (Prince comprises).
Ne cherchez cependant pas de Daytona en acier : il n'y en a ni en vitrine, ni en stock (du moins, officiellement), mais toutes les autres Daytona y sont, ou presque (la Mobutu m'a échappé).

Sinon, les nouvelles GMT sont bien représentées, la Submariner lunette verte, les Turn-o-Graph, bref le gratin de la demande actuelle. Pour la Milgauss, la liste d'attente est ouverte : on verra bien en novembre...
Prix maximum aujourd'hui : une pièce sertie à 189 000 euros, ce qui est assez risqué pour Paris, mais Jean Lassaussois (Les Montres, rue Bonaparte), qui a monté le projet pour Rolex a bien été obligé de se mouiller pour obtenir ce privilège...

Et la boutique elle-même ?
Elle a une taille raisonnable pour ne pas faire hall de gare et elle est assez bien conçue, sur deux niveaux, pour ne pas faire trop petite pour 78 mètres carrés, dans un quartier qui regorge d'emporiums géants et de maxi-flagship stores.

Deux vitrines sur la rue, de chaque côté d'un sas qui ne rendra personne clautrophobe, avec le nouveau décor Rolex : une mosaïque de faux livres qui forment une fausse bibliothèque. C'est moins "cul-cul" que les mosaïques de fleurs précédentes, et les couleurs sont moins mièvres : en fait, c'est un nouveau concept pour l'Europe et c'est sa première apparition hors d'Asie.
Sans emporter l'enthousiasme, on peut dire que c'est plutôt non-conformiste par rapport aux codes actuels du luxe, mais, pour moi, ce n'est pas vraiment original si on le rapporte à l'histoire, au concept et au statut de la marque. A la limite, ce minimalisme ferait presque pauvre...

Les vitrines sont abondamment garnies – presque trop (sans toutefois verser dans le souk stambouliote).
Du coup, les pièces essentielles ne sont pas vraiment mises en scène, ni mises en valeur : le regard se noie dans les déclinaisons multiples et les reflets de montres surexposées côté lumière.
Si ça fait riche, ça ne fait pas forcément très distingué. Je ne pense pas que les gens de la boutique y soient pour quelque chose : on sait à quel point les merchandiseurs de Rolex sont maniaques et j'imagine que, pour cette première boutique européenne, ils ont dû placer chaque montre à un endroit défini au millimètre près, après de nombreuses réunions probatoires !

L'intérieur est très classe : marbre vert du Guatemala sur le sol, murs en cuir, mobilier en platane. On se croirait dans les Rolex shops asiatiques.
Une table de vente à droite, une à gauche, une vitrine à droite, une à gauche. Au fond, un comptoir pour déposer les montres et une volée d'escaliers, dont celui qui donne accès au salon du premier étage (très classe, avec son ouverture sur le rue de Rennes) et à l'atelier des horlogers Rolex, très sympathiques (autant se faire des copains de ces gens-là quand on est amateur : un mauvais polissage est vite arrivé ; ici, on pourra le surveiller de visu).

Côté personnel, deux filles (dont Catherine, la femme de Jean Lassaussois) et deux garçons, plus les deux horlogers. Compétences à évaluer ultérieurement : aujourd'hui, c'était plutôt le défilé des copains et des collectionneurs de Rolex, qui en savaient forcément plus que tout le monde sur les arcanes du fonctionnement de la Yacht-Master II.

Pour le reste, j'imagine que la machine à carte bancaire va chauffer : il y avait déjà vers midi, aujourd'hui, des acheteurs de grosses pièces, attirés à la fois par la promesse de l'assortiment et l'espoir de pièces indisponibles ailleurs.

BUSINESS MONTRES & JOAILLERIE

Je ne sais pas si cette boutique ne va pas cannibaliser les ventes des autres boutiques Les Montres (rue Bonaparte, Passy), mais je suis certain qu'elle va orienter vers la marque de nouveaux clients, qui connaissent Rolex de réputation, mais qui ne fréquentent pas habituellement les détaillants horlogers.

La clientèle germanopratine n'est pas forcément la plus accro aux montres : cette vitrine stratégiquement située – entre Louis Vuitton, Armani, Cartier et Montblanc – va sans doute réveiller son intérêt pour les belles montres.

N'oublions pas que, pour un non-initié, l'offre présentée dans une vitrine horlogère est tout sauf lisible : le foisonnement des modèles, des styles et des prix a de quoi rebuter.

Là, au moins, c'est clair : Rolex, Rolex ou Rolex... Beaucoup s'en contenteront, et on ne leur donnera pas tort !

Business Montres

 

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