Omega met le cap sur 3 milliards de francs
 
Le 12-03-2012

La marque de Swatch Group s’attend à une année «olympique» à tous égards

Dans l’esprit de Stephen Urquhart, l’exercice 2011 fait presque partie d’un passé déjà très lointain. Il préfère ne pas s’appesantir sur ce sujet. Tout au plus, le patron d’Omega fini par concéder ce qui n’en constitue pas moins une étape clé pour la marque phare de Swatch Group.

«Oui, pour la première fois, le cap de 2 milliards de francs de ventes a été dépassé», a-t-il indiqué au Temps dans le cadre de Basel­world. Un palier qui conforte son rang de numéro deux mondial, derrière Rolex, et fait aussi de la marque la principale pourvoyeuse de bénéfice du groupe. S

tephen Urquhart consent un dernier retour en arrière. «Les efforts particuliers que nous déployons aux Etats-Unis portent pleinement leurs fruits. Nous y avons assaini notre réseau de distribution, pour mettre en place, en partie, nos propres structures. En 2011, Omega a ouvert onze boutiques outre-Atlantique, où le nombre d’enseignes à son nom a atteint un total de 24.» Dans ce pays, la marque aurait progressé de 53%, selon une récente note du courtier Helvea, relatant des propos de Nick Hayek, patron de Swatch Group.

Direction le Brésil

Plusieurs nouvelles inaugurations sont prévues pour cette année aux Etats-Unis. Mais également en Chine, avec 20 nouveaux points de vente en propre qui devraient voir le jour. Ils viendront s’ajouter aux 250 à travers le monde et aux 3000 points de vente traditionnels. Restent de nouveaux territoires à conquérir pleinement, comme l’Indonésie ou le Brésil. Un pays où Omega est appelé à jouer les têtes de pont pour le groupe dans l’optique des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016. En attendant, Stephen Urquhart mise beaucoup sur l’édition 2012, qui aura lieu à Londres et où la marque est sponsor et chronométreur officiel.

20 à 30% de hausse?

A quand le cap de 3 milliards de francs de ventes? «C’est bien sûr dans cette direction que nous allons. Mais d’abord il y aura encore 2,5 milliards», élude quelque peu Stephen Urquhart. Toujours selon la note d’Helvea, Swatch Group aurait évoqué une croissance possible de 20 à 30% pour cette année pour la marque. Soit une fourchette comprise entre 2,4 et 2,6 milliards. Voilà de quoi mettre la pression sur Rolex, son principal concurrent dans ce choc des titans.

Selon les spécialistes, Omega ne cesse d’ailleurs de combler son retard. «Rolex est en train de perdre depuis dix ans l’avantage comparatif qu’elle détenait dans l’industrie horlogère suisse et qui reposait aussi bien sur la particularité de son système de production (fabrication en masse de montres mécaniques de haute qualité) que sur son positionnement marketing (luxe accessible, soit des montres symbolisant la réussite individuelle)», estime l’historien Pierre-Yves Donzé, expert de l’horlogerie.


Bastien Buss Bâle
LE TEMPS

 

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