Les cours de l’or ont perdu 8% depuis le pic de septembre
 
Le 14-03-2012

L’once s’échange à 1690 dollars. Niveau record des placements aurifères

Création d’emploi au plus haut depuis 2006 aux Etats-Unis. Accord sur un sauvetage de la Grèce. Un peu moins dramatique, l’actualité des dernières semaines donne un peu moins de raisons de mettre son patrimoine à l’abri dans des lingots. Reflet de ce changement d’atmosphère, le cours de l’once – 1690 dollars, mardi à Londres – affiche un déclin de 8% depuis les sommets de 1895 dollars touchés le 5 septembre. A l’époque, l’Europe semblait sur le point de vivre une crise bancaire à large échelle.

Achats dopés aux liquidités

La crainte de la fin du monde n’est cependant qu’un des moteurs ayant permis au métal jaune de s’apprécier de 160% en cinq ans. Ou de 480% en dix ans. Ces dernières années, la création massive d’argent frais par les banques centrales afin de soutenir leurs économies – aux Etats-Unis et, depuis décembre, dans la zone euro – a été utilisée par les milieux financiers pour accroître leurs placements tous azimuts. Les derniers pointages montrent que les investissements dans les ETF – ces titres permettant de parier sur l’or sans en détenir – immobilisent 2400 tonnes de métal. Un record. En comparaison, l’ensemble de l’or stocké dans le monde atteint 165 000 tonnes.

Mardi soir, les regards des aficionados du métal brillant étaient ainsi fixés sur le conclave des dirigeants de la Réserve fédérale américaine, guettant le moindre signe de poursuite de cette politique. Une nouvelle avalanche de dollars qui les convaincrait du déclin à venir de la monnaie américaine, et de la valeur de son alternative aurifère. Un déclin encore relatif: en six mois, le billet vert s’est apprécié de 5% face aux principales devises.

L’Afrique du Sud décline

Loin de ces considérations monétaires, la géologie semble, elle, militer pour un renchérissement du métal. Les derniers chiffres sud-africains viennent de confirmer le déclin des mines d’un pays qui était, il y a quelques décennies encore, le premier extracteur du précieux minerai. En janvier, les ­quantités sorties du sous-sol sud-africain étaient inférieures de 11% à celles affichées il y a un an. Une production qui représente moins du quart de celle du début des ­années 70.

Pierre-Alexandre Sallier
LE TEMPS

 

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