Il y a quelques jours, un inconnu a accroché des montres aux endroits où il en manquait pour rendre service aux usagers.

« Vous avez l’heure s’il vous plait ? ». Une question un peu surannée que plus personne ne pose. Conséquence probable de l’augmentation des téléphones portables dont chacun dispose désormais pour consulter l’heure.

Toutefois, quand il s’agit de prendre un train en vitesse par exemple, les usagers se fient plutôt aux cadrans disponibles dans les halls et les couloirs. Question d’efficacité. Une indication précieuse pour savoir s’il faut encore courir un peu ou non. Il est loin le temps des montres à gousset qu’il était facile de dégainer, à l’instar du lapin d’Alice au pays des merveilles.

Depuis des mois, la gare de Genève subit des travaux de rénovations. En attendant, le hall central est dépourvu d’une quelconque mesure du temps. Le panneau d’affichage numérique des horaires de départs est bien là. Mais difficile de savoir s’il est nécessaire de presser le pas.

Pour rendre service aux pendulaires et aux usagers occasionnels, une personne a accroché des montres dans les endroits mal desservis. Le geste est gratuit, dans le but unique de palier une légère carence temporelle. « Une contribution publique », selon lui. Il en a disposé trois : une dans le hall et deux dans le passage inférieur, a confirmé Frédéric Revaz, porte parole des CFF.

Las. Depuis la fin de cette matinée, elles ont été enlevées par les services ferroviaires. Veulent-ils encore laisser les passagers dans le flou ? Non, les montres ne donnaient simplement pas l’heure exacte, et n’étaient pas un matériel de la société des chemins de fer.

« Cela ne nous posait pas de problème, mais les usagers pouvaient être induits en erreur avec une mauvaise indication », explique M. Revaz. Celui-ci mentionne que l'accrocheur ne s'est pas encore manifesté auprès des CFF pour expliquer son geste. Des travaux sont néanmoins en cours pour installer des nouvelles horloges aux lieux mentionnés.

Par Bartek Mudrecki
Tribune de Genève