La croissance chinoise au plus bas depuis trois ans
 
Le 13-04-2012

Le produit intérieur brut de la deuxième économie chinoise affiche une croissance de 8,1% pour le premier trimestre. Les exportations souffrent de la crise européenne et le secteur de la construction est à la peine

La Chine a annoncé vendredi sa plus faible croissance en près de trois alors que la demande intérieure, et notamment la consommation des ménages, peine à prendre le relais des exportations qui souffrent de la crise de la dette en Europe.

Le Produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a augmenté au premier trimestre de 8,1% sur un an, ralentissant pour le cinquième trimestre consécutif. Il faut remonter au deuxième trimestre 2009, en pleine crise financière mondiale, pour trouver plus bas (7,9%).

Au cours de l’année 2011, la croissance était passée de 9,7% au premier trimestre à 8,9% au quatrième.

«L’économie chinoise a décéléré pour afficher sa croissance la plus basse depuis la crise financière, frappée par deux chocs simultanés: des exportations faibles et un secteur de la construction qui ralentit», a réagi Ren Xianfang, économiste basée à Pékin de IHS Global Insight.

Lente consolidation plutôt que frein brutal

Mais le mouvement de baisse «ressemble de plus en plus à une lente consolidation, plutôt qu’à un ralentissement brutal comme en 2008-2009», ajoute cette analyste.

Anticipant le ralentissement de l’économie, le gouvernement chinois a ramené pour cette année son objectif de croissance à 7,5%, contre 8% les années précédentes.

«L’économie chinoise se stabilise en ralentissant, tout en continuant à maintenir une croissance …] relativement rapide», a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole du Bureau national des Statistiques, Sheng Laiyun.

En effet, bien que les ventes de détail et la production industrielle soient en baisse sur une base trimestrielle, ces indicateurs affichent un léger rebond au mois de mars, à 11,9% et 14,8% de hausse sur un an respectivement.

Les investissements en capital fixe dans les zones urbaines, qui pèsent plus de trois fois plus lourd en Chine que les ventes de détail, ont de leur côté progressé de 20,9% au premier trimestre, contre 23,8% pour l’ensemble de l’an dernier.

Ces investissements se sont élevés pour les trois premiers mois de l’année à 4.786 milliards de yuans (576,8 milliards d’euros), contre 1.565 milliards de yuans (188,6 milliards d’euros) pour les ventes de détail.

Pression sur les exportations

L’économie chinoise reste en conséquence fortement dépendante des exportations, qui n’ont augmenté que de 8,9% au mois de mars, contre 20,3% en 2011.

«La reprise de l’économie mondiale connaît des difficultés, c’est pourquoi il y a une pression énorme sur les exportations», a expliqué Sheng Laiyun.

«Il y a une forte chance que les exportations chinoises rebondissent après le premier trimestre», a toutefois estimé Ren Xianfang, «alors qu’il devient de plus en plus évident que la crise de la dette dans la zone euro ne jouera pas le même rôle négatif pour la demande mondiale que la crise financière des sub-primes de 2008».

Avec une tendance à la baisse de l’inflation en Chine, malgré un léger rebond de l’indice des prix à la consommation à 3,6% en mars contre 3,2% en février, le gouvernement chinois dispose toujours d’une marge de manœuvre pour assouplir sa politique monétaire afin de stimuler l’activité.

[LE TEMPS

 

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