BAK Basel voit l’euro s’échanger à 1,35 franc
 
Le 27-04-2012

Selon BAK Basel, les problèmes de la zone euro ne s’aggraveront pas l’an prochain

epuis le plancher fixé par la Banque nationale suisse, la devise n’a que peu évolué. Cela n’empêche pas BAK Basel (BAK) d’anticiper un affaiblissement du franc suisse. Selon l’institut bâlois d’études conjoncturelles, la monnaie unique s’échangera même à 1,35 franc l’année prochaine. Telles sont les prévisions à moyen terme faites jeudi lors d’une conférence de presse à Bâle. Pour quelles raisons le franc s’affaiblira-t-il significativement l’année prochaine à un niveau auquel beaucoup d’entreprises industrielles voudraient déjà le voir aujourd’hui?

Alexis Bill-Körber avance deux explications. «D’une part, nous partons du principe que les problèmes de la zone euro ne s’aggraveront pas grâce aux mesures prises pour pouvoir les surmonter. D’autre part, l’insécurité sur les marchés diminuera. Nous estimons que 1,35 franc pour un euro constitue le niveau de parité du pouvoir d’achat entre la Suisse et la zone euro», a souligné l’économiste du BAK, en marge de la conférence.

Au-delà des aspects monétaires, l’institut bâlois a affiché un optimisme prudent concernant ses perspectives économiques. Cette année, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait progresser de 0,7%, soit légèrement moins que les prévisions des experts du Secrétariat d’Etat à l’économie (+ 0,8%). Une hausse plus marquée est attendue en 2013. Elle s’inscrit à + 1,7%, soit un niveau similaire à celui de l’Allemagne. L’immigration continuera d’agir comme soutien à la consommation indigène et à la construction. Quant au taux de chômage, il devrait légèrement progresser à 3,4% à fin 2012 et se stabiliser à ce niveau l’année prochaine.

Au niveau des secteurs, les perspectives sont contrastées. «Les entreprises essaient de compenser la perte de compétitivité liée au franc fort en augmentant les importations de la zone euro. Malgré cela, certaines branches sont perdantes et d’autres gagnantes», a relevé Christian Hunziker, responsable de l’analyse sectorielle au BAK. Après avoir enregistré l’an dernier un premier recul des exportations depuis le milieu des années 80, la pharma et la chimie se sont redressées au premier trimestre 2012. «C’est un signal positif. Nous n’atteindrons toutefois pas une croissance de 7% comme dans les bonnes années, car la pression sur les marges subsiste», a relevé l’expert.

La région lémanique en tête

De son côté, l’horlogerie restera le moteur de croissance de l’industrie helvétique, grâce à une meilleure diversification géographie, notamment en Asie. Selon Christian Hunziker, ce secteur est moins sensible au prix que l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux. Quant à l’hôtellerie/restauration et à la finance, elles ne créeront pas de valeur en 2012. Pour le premier secteur, le franc fort restera le principal défi à surmonter, tandis que pour le second, il pâtira de l’insécurité sur les marchés financiers et d’un environnement réglementaire difficile.

Après avoir enregistré les plus fortes croissances du PIB en 2011, les régions lémanique et de Suisse centrale resteront en tête du classement cette année, avec respectivement une hausse de +1% et +1,5%. «Nous n’avons pas pu prendre en compte l’annonce de la restructuration de Serono, moteur de la biotech dans cette région. Elle entraînera un ralentissement de ce secteur sur l’Arc lémanique», a jugé Christian Hunziker.

Daniel Eskenazi
LE TEMPS

 

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