La manufacture a connu une croissance de 30% au premier trimestre 2012. Elle va se doter de son propre musée

Zenith poursuit sur sa lancée. La marque horlogère locloise fait partie de ces sociétés qui dépassent depuis plus de deux ans la croissance moyenne de la branche. «En 2010, la progression de notre chiffre d’affaires s’est élevée à 60%. L’année dernière, nous avons enregistré +38%. Ce qui veut dire que, sur les deux derniers exercices, la hausse a atteint 140%», détaille pour Le Temps Jean-Frédéric Dufour, président de la manufacture en mains du groupe LVMH.

Et qu’en est-il pour le premier trimestre de cette année, alors que les observateurs s’attendent à un ralentissement pour l’horlogerie? «Nous sommes en ligne avec notre budget. Sur les trois premiers mois de l’année, la croissance a atteint 30%», poursuit le patron qui a repris les rênes de la société à fin 2009.

Les ventes aux Amériques, en France, en Suisse, en Allemagne et au Japon fleurissent, avec des progressions «très intéressantes». «Seule la Chine a connu une période de stagnation au premier trimestre et nous sommes très prudents pour les trois mois à venir dans ce pays. Mais c’est certain, l’Empire du Milieu va ensuite repartir de plus belle», d’après cet ancien de Chopard, Swatch Group ou encore Ulysse Nardin. La Chine représente pour l’heure le quart des ventes de l’entreprise neuchâteloise. Une part qui ne peut que croître, assure Jean-Frédéric Dufour.

Créé au Locle en 1865 par l’horloger Georges Favre-Jacot, Zenith a entièrement redessiné ses collections depuis deux ans et réorienté sa communication. Avec, comme pierre angulaire, une mise en exergue de l’histoire et des valeurs emblématiques de cette société qui a gagné 2333 concours de chronométrie et déposé 330 brevets en près de 150 ans, un record dans la branche. Des investissements de 20 millions de francs ont été consentis pour une première étape de rénovation des bâtiments loclois. Une deuxième phase de travaux concernera le service après-vente. Et ce n’est pas tout. La marque souhaite également se doter d’un musée digne de ce nom. «Pour ces deux projets, nous avons une enveloppe de 10 millions de francs à disposition», explique le président.

L’avantage des boutiques

Zenith, avec ses 330 employés, est présent dans 750 points de vente à travers la planète. Un chiffre qui va diminuer ces prochaines années «afin de se concentrer sur les emplacements les plus productifs», anticipe le président. La marque poursuit en parallèle une politique d’ouverture de boutiques en propre ou en franchise. Elles sont pour l’heure au nombre de huit. Là, à l’inverse, le réseau va se densifier. «Nous vendons dix fois plus de montres dans nos boutiques que chez les détaillants multimarques», constate le patron qui a assuré sa production annuelle sur la seule base des commandes enregistrées lors du dernier salon horloger de Bâle, Baselworld.

Pour le moyen terme, Jean-Frédéric Dufour évoque un objectif de production de 40 000 à 50 000 montres par an. Il estime aussi que la barre des 300 à 400 millions de francs est tout à fait atteignable pour l’entreprise connue et reconnue pour son mouvement chronographe automatique, le El Primero. La marque ne publie pas ses ventes.

Bastien Buss
LE TEMPS