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Un téléfilm, « L'Été des Lip », sera diffusé demain soir sur France 3. Il retrace l'histoire, romancée, des événements sociaux de 1973. Un héritage assumé par la marque.
Tulipe a 20 ans. Cette année 1973 sera, pour elle, celle de toutes les découvertes, de la lutte sociale et de l'amour. Le téléfilm de Dominique Ladoge narre l'histoire, romancée, de cette employée des montres Lip lors de la lutte sociale qui a marqué l'économie française en 1973.
« L'Été des Lip » sera diffusé demain soir sur France 3 et dure 1 h 35, avec Anne-Sophie Franck, Bernard Blancan et Riton Liebman.
Sur la base de faits réels
La célèbre marque d'horlogerie a été créée en 1867 à Besançon par Frédéric Lipmann. En 1973, la société a dû déposer le bilan. Les ouvriers ont lancé un mouvement qui a connu un énorme retentissement en France. Sous le slogan « On produit, on vend, on se paie », ils ont investi l'usine pour 329 jours de lutte. C'est durant cette période que se déroule le roman télévisé. Il ne s'agit pas de « Lip, l'imagination au pouvoir », diffusé en 2006, qui est un documentaire.
Depuis vingt ans, les montres de la marque Lip sont commercialisées et continuent de voir de nouvelles collections dessinées par des designers sous l'enseigne de la société Manufacture générale horlogère, MGH, basée à Lectoure.
Lorsque le PDG de MGH, Jean-Luc Bernerd, a su qu'un téléfilm allait tourner sur la marque de montres que sa société commercialise, il s'est mis en relation avec le réalisateur. « La première prise de contact a eu lieu il y a quatre ans, précise-t-il. Pour nous, il était très important de montrer que Lip continue. Nous sommes la mémoire vivante de cette marque qui fut basée à Besançon. Lectoure n'est que la continuité. »
Actuellement, MGH est en train de réaliser un musée du temps et de la montre sur son site lectourois. Il ouvrira au printemps 2013.
L'entreprise gersoise a dû s'employer à préciser au réalisateur que Lip vit encore. « Il a fallu rééquilibrer les forces. Car dans l'inconscient collectif, initialement, Lip n'existait qu'à travers Besançon. Nous avons dû expliquer que Lip aujourd'hui est le même que celui des années 1970, avec des différences industrielles. Avant 1973, le savoir-faire était concentré sur un seul site. Aujourd'hui, la sous-traitance se fait dans plusieurs endroits. Ce n'est que le reflet du savoir-faire français. » Pour le PDG, « l'héritage des événements de 1973 fait partie de l'histoire de la marque, tout comme les deux guerres qu'elle a traversées en 145 ans d'existence. J'aimerais rencontrer les élus de Besançon par le biais des élus gersois. On n'élude pas deux ans de la vie d'une marque qui ont marqué la vie économique et sociale de la France ainsi que la vie des ouvriers et des cadres. Pour nous, ce téléfilm sur cet héritage est un avantage. »
Les clients étrangers sont friands de marques au passé ancré dans l'histoire. Lip a marqué l'histoire de France notamment par les montres du général de Gaulle, par celle offerte par la France à Winston Churchill, la T 18, au centre du téléfilm de demain.
« Oui, parce qu'à cette époque, la France offrait des montres Lip aux gouvernements étrangers en guise de marque de sympathie… » C'est dit. Le message passera peut-être à celui qui sera élu dimanche soir.
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