La Suisse ne doit pas abuser du taux plancher
 
Le 11-05-2012

La mesure devra cesser dès que possible, selon le FMI. Même si elle se justifie pour l’instant

Renoncer au taux plancher? Les conditions du Fonds monétaire international (FMI) à son maintien sont peu précises mais laissent déjà entendre que la Suisse ne devra pas abuser des bienfaits du taux plancher de 1,20 franc pour un euro, en vigueur depuis septembre.

Mardi, à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur l’économie suisse, le FMI a estimé que la politique de lutte contre le franc fort était efficace et «appropriée» face aux risques de récession et de déflation. Cependant, pondèrent les experts du Fonds, il est «souhaitable» de revenir à un taux de change déterminé par le marché, «une fois que l’inflation sera revenue à des niveaux confortables et que la croissance aura décollé».

Ces conditions sont loin d’être réunies. Pour l’heure, l’inflation reste négative. Entre avril 2011 et avril 2012, les prix à la consommation ont baissé de 1%. Quant à la croissance du PIB, elle devrait se situer autour de 0,5% cette année, selon les différentes prévisions.

En plus, rappelle le FMI, la Suisse a des liens commerciaux étroits avec la zone euro. Une intensification de la crise provoquerait un choc qui pourrait éventuellement faire basculer le pays dans une récession.

Le franc n’est que peu ou pas surévalué

Le plancher «est une mesure provisoire», promet la Banque nationale suisse (BNS) dans le même rapport. Pour elle, le scénario idéal serait une stabilisation naturelle du franc à un niveau acceptable pour l’économie.

Or, le FMI pense que le franc n’est que «légèrement» surévalué. De 0 à 15%, en fonction de la méthode de calcul utilisée. Mercredi après-midi, le cours de l’euro a touché 1,2008 contre le franc.

Servan Peca
LE TEMPS

 

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