Contrefaçons de luxe saisies par la Fédération de l'industrie horlogère suisse
 
Le 23-05-2012

Le service anti-contrefaçon de la Fédération de l'industrie horlogère suisse a saisi des copies de montres de luxe très complexes ainsi que des copies de montres d'entrée de gamme. Une première dans le domaine des contrefaçons horlogères, où les faussaires affichent des progrès étonnants.

En grande majorité chinois, les contrefacteurs de montres suisses ont aujourd'hui les moyens techniques et les connaissances nécessaires pour fabriquer des produits de grande qualité et précision, comme les montres à tourbillon vendues plusieurs milliers de francs dans le secteur du luxe.

«C'est une première et une surprise de se rendre compte que les faussaires maîtrisent maintenant des mouvements ultra-compliqués», a indiqué dimanche à la télévision publique RTS Michel Arnoux, chef du service anti-contrefaçon de la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH).

Contacté par l'ats ce lundi, le chef enquêteur qualifie ces saisies d'un nouveau genre de «début de phénomène». Les douanes suisses auraient intercepté durant ces derniers mois plusieurs produits de ce type, originaires de sources différentes.

«Nos services d'enquête en Asie du Sud-Est ont été informé de ces nouvelles tendances et travaillent depuis plusieurs mois à remonter la filière jusqu'aux ateliers de fabrication chinois», explique Michel Arnoux. «Les faussaires chinois, dont on connaissait déjà le savoir-faire technologique et technique impressionnant, disposent maintenant de moyens financiers suffisants pour investir dans un parc de machines sophistiquées.»

Marques complètement lésées

Pour les marques concernées, les fausses montres de luxe qui se vendent au même prix que les vraies, en trompant le consommateur, représentent un manque à gagner considérable, contrairement à celles vendues au rabais. «Nous estimons le dommage à plusieurs dizaines de millions de francs, puisque nous pensons que des centaines de milliers de pièces sont contrefaites», a précisé à la RTS François Thiébaud, président de Tissot (Swatch Group).

«Suite à des difficultés d'écouler leur stock sur le marché, avec la crise notamment, les fabricants de pièces contrefaites ont bradé les prix pour intéresser les contrefacteurs», relève Michel Arnoux. «La commercialisation de ces produits s'oriente vers de nouvelles niches, vers des réseaux de distribution pour des contrefaçons chères, avec des marchés intéressants comme les Etats-Unis.»

Pour combattre les faussaires, les horlogers renouvellent déjà régulièrement leurs collections, utilisent des marquages de plus en plus sophistiqués et contrôlent davantage les revendeurs. Au cours des dernières années, les marques suisses se sont séparées de milliers de détaillants à l'étranger.

A côté du luxe, de parfaites copies de montres d'entrée de gamme où tout est faux, de l'emballage au mode d'emploi en passant par la garantie, rendent toute différence indétectable de l'extérieur, même pour les experts.

Séduction en ligne

Les montres de luxe contrefaites sont le plus souvent commercialisées par internet, soit en trompant le consommateur sous la façade de particuliers qui cèdent des produits à meilleurs prix, soit sur des sites spécialisés de contrefaçon haute-gamme où les clients achètent des copies en toute connaissance de cause.

«Il existe également des réseaux de distribution plus classiques, au sein de bijouteries qui n'ont pas accès à de vraies pièces ou choisissent de vendre des contrefaçons parmi les originales», fait remarquer à l'ats Michel Arnoux.

Le consommateur qui achète un produit contrefait de son plein gré pour un usage privé est chargé par la loi suisse responsable de la destruction et des frais de dossier annexes, qui peuvent s'élever à plusieurs centaines de francs. Mais aucune amende n'est prévue. Celui qui se procure des pièces contrefaites pour un usage commercial risque une peine privative de liberté pouvant aller jusqu'à cinq ans.

arcinfo.ch

 

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