Le luxe reste le moteur de croissance de l’horlogerie
 
Le 25-05-2012

L’essor des exportations a ralenti en avril, à cause des articles haut de gamme

Après plusieurs mois de hausse significative, les exportations horlogères ont subi un ralentissement de la croissance en avril dernier.

Selon les statistiques publiées jeudi par la Fédération de l’industrie horlogère suisse, les exportations de la branche ont atteint 1,7 milliard de francs, soit une hausse de 7,9% par rapport à avril 2011. «C’est le premier mois depuis janvier 2010 que nous enregistrons un recul de la croissance aussi marqué. Il s’explique par un effet de base défavorable. En avril 2011, les exportations horlogères avaient grimpé de 30%. A ce stade, il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter puisqu’on fait encore mieux qu’en 2011, une année record pour l’horlogerie suisse», commente jeudi Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse, au Temps.

Le ralentissement de la croissance n’est pas identique pour toutes les gammes de produits. Les montres de luxe, soit celles dont le prix d’usine dépasse 3000 francs, continuent d’être le moteur de croissance des exportations horlogères. Les ventes ont grimpé de 15%. Dans le moyen de gamme (prix d’usine entre 200 et 500 francs), le chiffre d’affaires a progressé de 5%. En revanche, le haut de gamme (prix d’usine entre 500 et 3000 francs) est le segment qui souffre le plus. Les ventes ont baissé de 8% en avril. «Il peut y avoir des différences importantes d’un mois à l’autre. On pourrait assister à un retour à la croissance dès ce mois-ci», tempère Jean-Daniel Pasche.

Parmi les trois pays qui constituent les plus gros débouchés de la branche, la Chine tire son épingle du jeu. Les exportations y ont grimpé de 26,8% à 138,9 millions. La croissance a donc été deux fois plus élevée en avril, comparativement au mois précédent.

Problèmes pour l’industrie des machines

Sur l’ensemble de l’année, la Fédération de l’industrie horlogère suisse continue de tabler sur une croissance des exportations de 5% à 10%. «Elle devrait même plutôt se rapprocher de 10%. Je suis confiant que cet objectif sera atteint», se réjouit Jean-Daniel Pasche.

La santé de l’horlogerie suisse tranche avec les problèmes que rencontre l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux. Les exportations vers l’Union européenne, soit le partenaire commercial le plus important de la branche, ont fléchi de 7,1%. Alors que l’Asie avait permis aux entreprises de limiter la casse en 2011, le retournement de tendance a été important au premier trimestre cette année. Les exportations vers la Chine ont chuté de 40% et celles vers l’Inde de 18,1%.

Les difficultés de la branche ne devraient pas diminuer. Les entrées de commandes en provenance de l’étranger ont fléchi de près de 20% au premier trimestre 2012, essentiellement en raison du franc fort.

Daniel Eskenazi
LE TEMPS

 

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