Les PME romandes prêtes à limiter la libre circulation
 
Le 25-06-2012

Parmi les patrons romands, 57% accepteraient l’initiative UDC «Stopper l’immigration massive», qui vise à limiter la libre circulation des personnes

«PME et migrations», le thème choisi pour les 45e Journées des arts et métiers organisées par la faîtière des PME suisses, l’USAM, donnera lieu à quelques débats enflammés. Aujourd’hui et demain, les patrons des PME romandes abordent à Champéry les défis posés par la libre circulation des personnes.

Et l’enquête réalisée par M.I.S. Trend auprès de 515 PME romandes présente des résultats explosifs .

Ainsi 57% des patrons romands de PME acceptent l’initiative de l’UDC «Stopper l’immigration massive». Une bombe! Dans le détail: 19% des sondés sont entièrement d’accord et 38% sont plutôt d’accord. La même question posée, en novembre 2011, à des entrepreneurs alémaniques avait donné un résultat bien différent. En effet, 65% des sondés outre-Sarine rejetaient cette initiative visant, entre autres, à réintroduire des contingents à l’immigration et à donner aux Suisses la priorité sur les étrangers dans la recherche d’un emploi.

Un Röstigraben inversé? «Contrairement à l’enquête alémanique, la romande inclut les micro-entreprises – de cinq à neuf salariés. Ce sont celles qui sont confrontées le plus durement aux problèmes de recrutement, à la sous-enchère et aux faux indépendants», explique Jean-François Rime, président de l’USAM.

Pour le coup, le sondage romand a toutes les chances d’être plus près de la réalité. La campagne ne fait que commencer, mais les volets de cette enquête, qui mesure le «ressenti» de la libre circulation, mettent en exergue un besoin accru de protection et de sécurité. Ainsi, à la question globale – chance ou risque? – les réponses renvoient dos à dos opposants et partisans: chance 37%; risque 38%. Tandis qu’une majorité des sondés estime qu’elle a une influence non négligeable sur des thèmes du quotidien comme l’encombrement du trafic (56%) et la cherté du logement (48%).

Dans un registre quasi similaire, les mesures d’accompagnement sont jugées comme un outil efficace par 56% des patrons. Mais, surtout, dans le détail des propositions, 80% d’entre eux demandent davantage de contrôles!

«La problématique des frontaliers est sans doute plus vive chez nous. Et le fait que nous ayons donné du poids aux micro-entreprises, moins bien armées contre la concurrence, dessine un état d’esprit des patrons, favorables sur le fond à la libre circulation, mais qui ne cachent pas les problèmes», avance Jean-François Rime pour expliquer le paradoxe.

En effet, les questions plus techniques sur la libre circulation des personnes obtiennent des réponses plus généralement favorables. Ainsi 76% des patrons sondés jugent leurs activités positivement touchées. A noter que 36% des PME romandes emploient actuellement au moins un travailleur de l’UE (permis L de douze mois ou B de cinq ans). Même le sujet controversé des frontaliers s’en tire bien puisque 59% (67% pour Genève et 52% pour Vaud) apprécient favorablement leur apport à l’économie de leur canton. (24 heures)

 

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