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Six grands artistes ont choisi leurs protégés pour une année passionnante d’échanges créatifs et stimulants dans le cadre du Programme Rolex de mentorat artistique.
Que ce soit dans le domaine de la danse, du cinéma, de la littérature, de la musique, des arts dramatiques ou visuels, six nouveaux protégés auront le privilège de vivre une intense collaboration avec six grands artistes mondialement connus dans chacun de leurs domaines respectifs. Les protégés, qui sont tous déjà des artistes exceptionnels, ont été choisis par les mentors après une année de recherche dans le monde entier. Ces six jeunes talents sont:
Sara Fgaier (cinéma): choisie par Walter Murch (Etats-Unis), la monteuse italienne Sara Fgaier, 29 ans, a étudié l’histoire du cinéma à l’Université de Bologne, apprenant son métier en autodidacte. Son premier film en tant que monteuse fut La bocca del lupo (La gueule du loup, 2009) de Pietro Marcello, documentaire d’une poésie envoûtante, plusieurs fois primé, auquel elle a aussi collaboré en tant que recherchiste d’archives et première assistante du réalisateur. En 2011, elle a monté Il silenzio di Pelesjan, toujours de Pietro Marcello, et Il treno va a Mosca, de Michele Manzolini et Federico Ferrone.
Michal Borczuch (art dramatique): choisi par Patrice Chéreau (France), le metteur en scène de théâtre polonais de 32 ans est titulaire de maîtrises de l’Académie des beaux-arts et de l’Ecole d’art dramatique de Cracovie, où il enseigne. Depuis 2005, il a signé des mises en scène dans des théâtres polonais et des festivals culturels internationaux, commençant par des œuvres de dramaturges polonais modernes pour se diriger ensuite vers les classiques. Il est connu pour des pièces d’avant-garde qui bousculent souvent les tendances et les goûts populaires. Parmi ses adaptations récentes figurent Brand. Miasto. Wybrani (Brand. Ville. Les élus) et Hans, Dora i Wilk (Hans, Dora et l’homme aux loups), inspirée de Sigmund Freud.
Naomi Alderman (littérature): choisie par Margaret Atwood (Canada), l’auteure britannique de 37 ans, diplômée d’Oxford en 1996, a obtenu en 2003 une maîtrise en écriture créative de l’Université d’East Anglia. Trois ans plus tard, elle publiait son premier roman, Disobedience (La Désobéissance), description des tensions et des compromis entre religion et vie moderne, qui lui a valu l’Orange Award for New Writers en 2006 et le titre de «jeune écrivain de l’année» du Sunday Times en 2007, et qui est traduit en dix langues. Deux autres romans ont suivi: The Lessons (Mauvais genre), en 2010, qui analyse le pouvoir et les pièges de la richesse, et The Liars’ Gospel (à paraître), Jésus vu par les yeux des Pharisiens. Naomi Alderman est aussi auteure de jeux vidéo et co-auteure de la récente et très populaire application pour iPhone Zombies, Run!, une aventure audio pour joggers.
Eduardo Fukushima (danse): choisi par Lin Hwai-min (Taïwan), le danseur et chorégraphe brésilien, 28 ans, a obtenu en 2011 un diplôme en communication des arts du corps de l’Université pontificale catholique de São Paulo et s’est formé auprès de plusieurs des grands noms de la danse contemporaine au Brésil. En 2004, il créait sa première pièce en solo. Plus récemment, il a été acclamé pour Entre Contenções (Entre les contentions) et Como superar o grande cansaço? (Comment surmonter la grande fatigue?). Ces deux pièces reflètent son travail de recherche à partir du geste et du mouvement.
Dina El Wedidi (musique): choisie par Gilberto Gil (Brésil), l’auteure-compositrice-interprète égyptienne, 24 ans, a commencé très jeune à écrire des chansons et a poursuivi cette activité pendant ses études universitaires de langues orientales au Caire. Ses paroles sont nourries par les grands enjeux qui animent le débat politique en Egypte. De 2007 à 2010, Dina a été chanteuse et actrice dans la compagnie de théâtre El Warsha, occasion pour elle d’explorer le folklore égyptien et de se produire dans des lieux aussi insolites qu’une prison du Caire. Elle a aussi chanté un répertoire égyptien et arabe classique avec l’ensemble Habayebna de 2009 à 2010, avant de créer son propre groupe en 2011.
Mateo López (arts visuels): choisi par William Kentridge (Afrique du Sud), l’artiste visuel colombien, 33 ans, a obtenu un diplôme de beaux-arts à l’Université des Andes, après avoir étudié l’architecture pendant un an à l’Université Javieriana. Ce parcours l’a amené à concevoir le dessin en termes de temps et d’espace, en intégrant constamment la troisième dimension. Il est connu pour planter son studio dans des lieux publics et - marque de fabrique de ses installations - pour utiliser dans son travail des souvenirs de ses voyages personnels. Le Musée d’art moderne de New York a acquis son installation Viaje sin movimiento (Voyage sans mouvement).
Les protégés recevront chacun 25’000 francs suisses à titre d’aide pour participer au programme. Une fois achevée l’année de mentorat, ils auront droit à une somme supplémentaire identique afin de créer une œuvre inédite.
Nouveauté
L’architecture sera désormais la 7ème catégorie du programme de Mentorat artistique Rolex. Le 28 août, dans le cadre de la treizième Biennale internationale d’architecture de Venise, Kazuyo Sejima, cofondatrice du cabinet d’architectes SANAA, a été nommée premier mentor en architecture et a ainsi rejoint l’édition en cours.
Son protégé sera désigné cet automne. Pendant un an, le ou la jeune architecte sera invité-e à travailler sur le projet Home For All, lancé par Kazuyo Sejima et d’autres architectes japonais en réponse à la crise du logement causée par le tsunami qui a frappé le Japon en 2011.
Lors de la Biennale d’architecture de Venise de 2004, Kazuyo Sejima et son associé Ryue Nishizawa avaient remporté le Lion d’or pour le Musée d’art contemporain du 21ème siècle à Kanazawa, au Japon. En 2010, ils ont reçu le Prix Pritzker, le plus prestigieux prix d’architecture, et Kazuyo Sejima est devenue la première femme nommée directrice de la section architecture de la Biennale de Venise. Parmi ses œuvres majeures, on compte le Rolex Learning Center de l’EPFL de Lausanne, inauguré en 2010. Ce bâtiment, dont Rolex a été le principal investisseur financier privé, est devenu une figure de proue du paysage architectural suisse.
FHS
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