Franco Cologni, étoile du Prix Gaïa 2012
 
Le 21-09-2012

Le concepteur Eric Coudray et l’historien Francesco Garufo sont aussi primés

Palmarès de prestige pour la cuvée 2012 du Prix Gaïa, considéré par d’aucuns comme le Nobel de l’horlogerie ou plus prosaïquement par d’autres comme les ­Oscars de la branche. Dans la catégorie esprit d’entreprise, c’est Franco Cologni, figure incontournable de l’horlogerie, qui a remporté la palme jeudi lors de la remise des prix. Il faudra donc ajouter une nouvelle ligne à son CV, lui qui est déjà Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres et Officier de la Légion d’Honneur en France ou encore Cavaliere del Lavoro en Italie.

Esprit vif, fin et humaniste, d’une intelligence aiguë qui fait toujours les beaux jours du groupe Richemont et de l’horlogerie dans son ensemble, Franco Cologni est une véritable autorité et référence pour tout le secteur. Son expérience, sa vaste culture, la pertinence de son analyse en font un exemple à moult égards. A 78 ans, il est encore administrateur de Richemont, conseiller particulier du président du numéro deux mondial du luxe et président du conseil culturel de la Fondation de la haute horlogerie.

Auteur d’innombrables livres sur l’horlogerie, ce docteur en lettres et philosophie de l’Université de Milan, ville où il est né en 1934, cite souvent les grands auteurs et penseurs grecs ou italiens. Toujours à propos. Cet esprit libre, doublé d’un homme d’affaires et stratège avisé, a notamment été président de Cartier, marque du groupe Richemont. Il a ensuite pris les rênes du secteur joaillerie et horlogerie du groupe, puis accédé au poste de senior executive director. Depuis 2007, il en est administrateur non exécutif.

Dimension culturelle

Homme de parole et de valeurs, ardent thuriféraire de la haute horlogerie, de son savoir-faire, de son excellence et de l’artisanat qui y est lié, Franco Cologni défend aussi la nécessité d’une dimension culturelle. L’horlogerie ne doit pas se cantonner à sa mesure brute du temps mais être sublimée comme objet d’art appliqué, selon lui. Sa vraie passion est donc la beauté, sous toutes ses formes.

Le jury de l’édition 2012 a par ailleurs remis le prix dans la catégorie artisanat et création au maître-horloger Eric Coudray, qui a entre autres développé la montre Gyrotourbillon de Jaeger-LeCoultre. Celui de la recherche est revenu à l’historien neuchâtelois Francesco Garufo, auteur d’une thèse remarquée et remarquable sur l’importance de l’immigration, notamment féminine, pour l’horlogerie dès les années 60.

Bastien Buss
LE TEMPS

 

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