Le luxe est-il menacé par le ralentissement chinois ?
 
Le 09-10-2012

Même ralentie, la croissance des ventes du luxe reste appréciable et les marges du secteur demeurent à haut niveau, remarque une analyste.

À première vue, le ralentissement du taux de croissance en Chine (à 7,6 % au trimestre écoulé) est un signal inquiétant pour les sociétés du luxe. Celles-ci réalisent en effet 40 % de leurs ventes en Asie, et les consommateurs chinois représentent près des deux tiers de ce chiffre.

Pour Caroline Reyl, gérante d’un fonds consacré au entreprises du secteur chez le suisse Pictet, de telles craintes sont cependant exagérées car les récents résultats de la plupart des fabricants de produits de luxe montrent que l’activité résiste très bien. Ces entreprises restent «en bonne voie pour enregistrer en 2012 une hausse sensible de leur chiffre d’affaires, de l’ordre de 15 à 20 %, dans cette zone», explique-t-elle.

Ces perspectives s’expliquent par la bonne tenue des segments les plus haut-de-gamme: les articles Louis Vuitton de LVMH, les montres Breguet de Swatch Group, les produits d’Hermès ne sont pas affectées par une sélectivité accrue des consommateurs, au contraire de produits «mass-prestige» (associant des marques de grande consommation et des noms du secteur premium).

Par ailleurs, les enseignes de luxe disposent encore d’un important réservoir de croissance dans la simple mesure où le développement de leur réseau en Chine est loin d’être achevé.

La période de publication des résultats a également confirmé que les sociétés du secteur haut de gamme continuaient de jouir d’une solide dynamique bénéficiaire. Ainsi, en 2011, les marges opérationnelles atteignaient 22,6 % dans l’industrie du luxe contre 12,8 % pour les valeurs appartenant au secteur de la consommation. La bonne tenue des marges s’explique par un fort pouvoir de fixation des prix et à une discipline rigoureuse en termes de coûts.

Au cours du trimestre précédent, la marge d’exploitation de Swatch Group et de la division luxe de PPR s’est encore établie à près de 25 %, et celle de LVMH à 20,5 %. Bien que la croissance exceptionnelle des ventes et des marges observée ces deux dernières années soit en train de se normaliser, les marges pour l’ensemble de l’année devraient donc rester confortables.

Le sentiment des experts du Figaro Bourse: Le repli des valeurs de luxe françaises correspond à des prises de bénéfices logiques après les fortes hausses de ces derniers mois. Le niveau actuel de LVMH constitue une bonne porte d’entrée sur le titre pour ceux qui ne sont pas positionnés. Swatch Group apparaît aussi attrayant: le propriétaire des marques Omega, Bréguet ou encore Blancpain a indiqué que le marché chinois dans son ensemble présentait toujours des taux de croissance supérieurs à 20 %, d’où le maintien de prévisions tablant sur un chiffre d’affaires record de 8 milliards de francs suisses à l’échelle mondiale pour 2012

Horizon d’investissement: moyen à long terme.

Profil d’investisseurs: non spéculateurs, à la recherche de plus-values. Attention le suisse Swatch Group n’est pas éligible au PEA.

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