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Les exportations horlogères continuent d'afficher une santé insolente. Le fléchissement, qui était attendu au 2e semestre, n'a pas encore eu lieu.
Des sous-traitants horlogers souffrent de la réorganisation interne à la branche, mais celle-ci n'a pas eu de répecrussions sur les exportations qui continue d'afficher des chiffres au beau-fixe.
Des demandes anticipées de chômage partiel ont été déposées.
De janvier à août, les exportations ont crû de 16% par rapport à la même période en 2011, rappelle Philippe Pegoraro, chef du service économique de la Fédération de l'industrie horlogère suisse.
"Nous avons certes constaté une légère baisse de la croissance ces deux derniers mois, mais ce n'est pas de loin pas ce qui avait été annoncé".
"Nous sommes passés de 140 km/h à 110 km à l'heure", illustre le secrétaire général de la Convention patronale de l'industrie horlogère (CP) François Matile.
Cette bonne tenue des exportations s'explique par des évolutions contrastées selon les régions. Le fléchissement constaté en Chine, qui a connu deux mois négatifs, a été compensé par la vigueur du marché américain et le rebond constaté en Europe, souligne Philippe Pegoraro.
Une baisse plus marquée de la croissance devrait néanmoins se produire ultérieurement, précise M. Pegoraro. Le rythme actuel n'est de toute façon pas tenable à long terme au niveau de la production, ajoute-t-il.
Bien difficile cependant de dire quand le basculement se produira, relève François Matile.
Sous-traitants moins bien lotis
Les chiffres sont moins roses pour les sous-traitants. La croissance de 16% des exportations de janvier à août se réfère à la valeur des produits et ne les concerne pas au premier chef, souligne Philippe Pegoraro.
Le nombre de montres exportées est un indicateur nettement plus pertinent concernant les fournisseurs. Dans ce domaine, la croissance est quasi nulle sur les huit premiers mois de 2012 par rapport à l'année passée.
Outre l'évolution conjoncturelle, certains fournisseurs souffrent d'une réorganisation interne à la branche, indique Romain Galeuchet, chargé de communication de la CP.
Plusieurs demandes anticipées de chômage partiel ont été déposées.
Pour éviter tout alarmisme, François Matile tient toutefois à préciser que ces demandes varient fortement. "Cela peut concerner la fermeture d'un seul atelier le vendredi ou de toute une usine trois jours par semaine."
Organisation verticale
Les grands groupes ont tendance à rapatrier les processus de production à l'interne, poursuit Romain Galeuchet. Ce retour à une organisation verticale est particulièrement sensible depuis quelques années, renchérit Pierluigi Fedele, secrétaire régional du syndicat Unia transjurane.
Richemont a racheté Varin-Etampage et Varinor à Delémont début octobre. Le groupe avait déjà fait l'acquisition de Donzé-Baume aux Breuleux (JU) en 2007.
Swatch Group a de son côté racheté l'entreprise Simon et Membrez à Delémont en avril dernier. Le groupe biennois a acquis dans la foulée 60% de participation dans la société Termiboîtes à Courtemaîche (JU).
En soi, cette évolution n'inquiète pas M. Fedele. "C'est plutôt bon pour la croissance économique, d'autant plus que la stratégie de rapatriement des activités de production au sein des groupes s'accompagne de la création de nouvelles usines".
Swatch Group prévoit ainsi de construire plusieurs bâtiments à Boncourt (JU) pour un site de production qui accueillera à terme entre 500 et 700 personnes.
Et le syndicaliste de citer encore les projets du groupe LVMH d'ouvrir une usine Cartier et une autre TAG Heuer, toujours dans le Jura.
Source: ATS
arcinfo.ch
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