Le Val-de-Travers accentue sa dépendance face à l’horlogerie
 
Le 30-10-2012

Fleurier s’imagine en capitale mondiale du changement d’heure

D’abord l’anecdote. Ou l’opération marketing, c’est selon. Le ­Val-de-Travers, dans le canton de Neuchâtel, se rêve en capitale mondiale du changement d’horaire. Plusieurs projets sont à l’étude pour devenir le Greenwich du passage à l’heure d’hiver ou d’été, sur lequel la localité de Fleurier aimerait capitaliser. «Ce serait un beau clin d’œil. Et deux fois par année. Nous sommes une région horlogère à part entière, comme Le Locle ou La Chaux-de-Fonds, bien sûr en plus petit mais avec de grands atouts», indique Jean-Nat Karakash, chef de l’Economie et des finances de Val-de-Travers. En attendant de concrétiser ce vœu, la Fondation pour la sauvegarde de la tradition et du patrimoine horlogers de Fleurier et de Val-de-Travers a décidé de marquer ce passage à sa façon, en publiant un petit opuscule, baptisé L’Heure by Fleurier, consacré à l’horlogerie au Val-de-Travers. Edité à 9000 exemplaires, il est paru pour la première fois vendredi dernier et est disponible sur le site www.fleurier.ch. Il est distribué aux habitants de Val-de-Travers et aux collaborateurs des entreprises horlogères locales.

Plus de 500 emplois créés

Ensuite, la réalité du terrain. «Les montres produites dans notre vallée sont exportées sur tous les continents et en font la fierté», se réjouit Jean-Nat Karakash. Une horlogerie qui devient toujours plus prédominante pour la région. A tel point que le nombre d’employés de ce secteur va passer sous peu de quelque 1500 personnes à près de 2000 (voire plus), grâce aux usines de ValFleurier et de Cartier, deux entités du groupe de luxe Richemont. «L’horlogerie va donc bientôt représenter 45% de l’ensemble des emplois du district, contre 30% actuellement», détaille le chef de l’Economie et des finances. Ce risque d’une sorte de monoculture économique ne l’inquiète cependant pas réellement, alors que le canton essaie d’élargir son tissu économique. «Une diversification qui n’est cependant pas aussi claire sur le terrain. Il faut dire que c’est surtout l’horlogerie qui pousse dans notre canton depuis deux ans», admet Raymond Stauffer, président de l’Association industrielle et patronale du canton. Ainsi, les horlogers investissent plus que proportionnellement par rapport aux autres secteurs, d’après le président.

Si les entreprises biomédicales ne manquent pas dans la région (Johnson & Johnson, Celgene, Stryker, Baxter, etc.), la branche horlogère concentre, avec plus de 12 000 emplois, près de 14% des postes de travail du canton, selon des données de 2008. Depuis, le chiffre a grimpé à 14 613 employés, d’après la Convention patronale de l’industrie horlogère (CPIH). Le secteur secondaire pèse d’ailleurs de tout son poids dans la structure du canton – avec 39% des emplois, contre 25% en moyenne suisse.

Cette part est encore plus élevée dans les régions horlogères. Elle s’affiche par exemple à 46% à La Chaux-de-Fonds. Le district du Locle bat pour sa part tous les records, avec 64% des emplois venant du secondaire. Et, à lui seul, le canton concentre 27,7% de l’emploi horloger suisse, selon les données de la CPIH. A Neuchâtel, lorsque l’horlogerie va, tout rayonne. Les passages à vide y sont aussi plus marqués.

Bastien Buss
LE TEMPS

 

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