Le leader mondial du rachat de bijoux prospecte l’Europe depuis Genève
 
Le 09-11-2012

La société new-yorkaise Circa ouvre un comptoir par an depuis 2001. Fraîchement installé à Genève, le chef de file de la haute joaillerie de seconde main veut s’implanter en Italie et en France

Genève vaudrait de l’or. Raison pour laquelle Circa, le premier acheteur mondial de joaillerie, y a établi en septembre un bureau stratégique. «Mais nous n’avons ouvert notre agence au public que la semaine dernière, précise Vivien Yakopin, directrice de cette succursale helvétique, qui signalait jeudi sa présence à Genève. Depuis ici, on compte s’élargir très rapidement aux pays voisins, notamment à l’Italie et à la France.»

La société new-yorkaise, créée en 2001 et qui compte une dizaine de comptoirs à travers le monde pour une centaine d’employés, surprend par sa vitesse de croissance. «Notre développement organique rapide tient à l’importance grandissante des volumes que nous traitons, relève Vivien Yakopin. Nous ouvrons en moyenne un bureau par année, dans les beaux quartiers des métropoles états-uniennes, à Hongkong et à Barcelone.» Genève devient ainsi le deuxième point de chute européen de la société, se définissant comme une entité «jeune et en très forte expansion».

Même si Circa – littéralement «environ», du latin – reste muet sur son chiffre d’affaires, le timing de son implantation helvétique – des locaux de 170 m2 au dernier étage d’un immeuble de la rue du Rhône, dans le triangle d’or genevois – paraît bien choisi. «C’est en effet une période très propice. Outre la lassitude éprouvée par certaines personnes pour leurs bijoux, il y a aussi souvent un besoin de liquidités», indique notre interlocutrice.

L’once d’or se négocie actuellement au-dessus de 1700 dollars. Depuis la crise, les échoppes de revendeurs d’or pullulent en Suisse et ailleurs. Circa se positionne, lui, en tant qu’alternative aux maisons de vente aux enchères. L’enseigne s’est spécialisée dans le joyau haut de gamme. «Des rivières d’argent - colliers incrustés de brillants -, des tiares ou des créations signées… Mais nous achetons aussi les petites pièces comme les alliances ou les boucles d’oreille isolées», énumère Vivien Yakopin.

Le circuit commercial de Circa, de l’adjudication à l’éventuelle remise en circulation de bijoux, de montres, de pierres et de matières précieuses, passe obligatoirement par New York. Les pièces sont revendues en l’état, à moins d’une centaine de spécialistes (bijoutiers, collectionneurs, antiquaires…) triés sur le volet. «Notre réseau d’acquéreurs est sélectionné sur invitation, souligne-t-elle. Tout est centralisé aux Etats-Unis et facturé en dollars.»

La clientèle type de Circa écoule en moyenne des objets d’une valeur totale de 10 000 à 25 000 dollars. «Près de 60% reviennent régulièrement nous voir», précise la directrice. Les transactions s’opèrent selon le principe du «cash & carry», mais de luxe. «Le client s’isole dans une pièce sécurisée pour une évaluation de son bien, et je lui fais une offre. S’il l’accepte, je vire l’argent sur son compte en quelques minutes», explique la dépositaire de situations de décès, de dette ou de divorce.

Dans ce contexte, la négociation tient plus de l’exception que de la règle. La méthode Circa consisterait à faire la proposition la plus basse possible, pour ensuite ponctionner des commissions indécentes. «Nous ne pratiquons pas la sous-enchère. Et nos marges sont très raisonnables», se défend Vivien Yakopin. Circa a également annoncé jeudi l’ouverture d’une annexe à Madrid en 2013.

Dejan Nikolic
LE TEMPS

 

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