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Près d’une année après la décision de la Commission de la concurrence concernant la livraison des composants du numéro un mondial, ses concurrents sont partagés quant à ses bienfaits, selon une étude du cabinet Deloitte
Trois quarts des sous-traitants de l’industrie horlogère jugent «positive» la décision de la Commission de la concurrence (Comco) concernant Swatch. En revanche, presque la moitié des marques du secteur estiment que l’autorisation donnée au numéro un mondial horloger de ne plus être obligé de livrer ses composants à ses concurrents est «négative».
Presque une année plus tard, la décision de la Comco continue de diviser le secteur horloger. C’est l’un des points saillants de l’étude du cabinet Deloitte s’intéressant à l’industrie horlogère («Timing the future») publiée mardi. Cinquante cadres ont été interviewés – autant chez les marques que chez les sous-traitants – afin «d’examiner les risques et les modes de l’industrie».
De nouveaux produits
Verdict? Les risques sont nombreux. «En septembre 2012, rappelle l’introduction, la valeur des exportations horlogères suisses a décliné pour la première fois depuis 30 mois.» La reprise «sclérosée» aux Etats-Unis, la crise de la dette souveraine en Europe et même la Chine et son «féroce appétit pour les marques prestigieuses» s’essouffle; autant d’éléments poussant Deloitte à juger que les «prévisions économiques mondiales» représentent le plus grand risque pour l’industrie. Et la force du franc n’améliore en rien ces pronostics.
Au rayon «modes», l’importance «d’investir dans de nouveaux produits dans les douze mois» est jugée prioritaire par 83% des interviewés. L’augmentation du cash-flow (78%) ou la réduction des coûts (74%) viennent ensuite. Niveau embauche: plus d’un tiers des sondés envisagent d’augmenter le nombre de leurs employés dans l’année qui vient alors que 11% pensent au contraire réduire la voilure.
En conclusion, et «bien que les temps soient durs», les perspectives pour l’industrie «restent formidables, écrit Deloitte. L’industrie horlogère suisse a géré les hauts et les bas depuis plus de 400 ans et ne présente aucun signe de changement de cap.»
Valère Gogniat
LE TEMPS
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