La croissance rebondit en Suisse mais restera à un niveau modeste
 
Le 30-11-2012

Le produit intérieur brut helvétique a progressé de 0,6% au 3e trimestre. Depuis près de huit ans, le pays tire mieux son épingle du jeu que ses voisins

Le petit village helvétique, au milieu d’une Europe chaotique et cacochyme, continue de résister. Et même mieux que prévu. Alors que la situation conjoncturelle s’est encore dégradée sur le Vieux Continent à la fin de l’été et que les Etats périphériques de la zone euro se trouvent déjà depuis un temps certain en récession, la Suisse constitue toujours une sorte d’îlot, à part. L’exception helvétique s’est encore confirmée sur le troisième trimestre. Qui plus est avec des chiffres nettement meilleurs qu’attendu. «Le produit intérieur brut (PIB) réel de la Suisse a progressé de 0,6% au troisième trimestre 2012 par rapport au trimestre précédent», a annoncé jeudi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Le consensus des économistes anticipait un mièvre 0,2%, alors que le pays avait connu une parenthèse lors du trimestre précédent, avec une contraction de 0,1%.

«La bonne surprise vient premièrement du commerce extérieur, meilleur que prévu. Le recul du prix du pétrole y a contribué, la moyenne des tarifs du troisième trimestre étant nettement inférieure que durant les trois mois précédents», explique Roland Duss, économiste auprès de la banque genevoise Gonet & Cie. Ensuite, la consommation a été plus forte qu’anticipé, du point de vue tant privé (grâce à la hausse réelle des salaires et du chômage bas) que de la Confédération. En dépit de ce rebond, la contraction observée entre avril et juin n’était pas un accident de parcours. La croissance avait été pénalisée par une consommation plus modérée et une évolution défavorable du commerce extérieur.

Il n’empêche. Sur le troisième trimestre, les dépenses des ménages (+0,1%), pesant pour 57% du PIB, et du secteur public (+1,7%), ainsi que les exportations de marchandises (+2,3%) ont contribué favorablement à la croissance. Les services et les investissements, par contre, ont accusé un repli. Du côté de la production, la plupart des secteurs ont enregistré une embellie, en particulier l’industrie (+1,2%). Et ce grâce à la pharma, notamment.

Bastien Buss
LE TEMPS

 

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