Le centre de gravité horloger se déplace toujours plus vers l’Asie
 
Le 28-01-2013

Les salons genevois se terminent dans un climat d’optimisme prudent. La deuxième partie de l’année devrait s’avérer meilleure

Analyse

Le rideau est tiré. Les salons horlogers genevois, qui ont d’ores et déjà pris rendez-vous pour 2014, ont donné le pouls en ce début d’année. De manière générale, ce fut un bon cru, de l’avis unanime des experts. Pas exceptionnel, mais néanmoins d’excellente facture. Quels enseignements en tirer pour 2013? Bilan en sept points.

Perspectives

La branche a atteint des sommets l’an dernier. Les horlogers grimperont encore plus haut en 2013. De combien? Telle est la question qui taraude bien des esprits. Les estimations de progression oscillent entre 3 et 8%. Rarement l’écart de prévisions entre les spécialistes n’a été aussi prononcé, signe de l’incertitude optimiste ou de la circonspection sereine qui prévaut encore malgré des carnets de commandes bien remplis durant les salons.

Phraséologie

Elle a changé. L’euphorie à tous crins, les déclarations d’ivresse et de béatitude ont cédé la place à davantage de prudence. On évoque une normalisation à un haut niveau, une consolidation salutaire, après des taux de croissance dépassant souvent les 20% ces derniers trimestres. Pour la première fois en cinq ans, période caractérisée par des variations de forte amplitude pour le secteur – à la baisse en 2008-2009 et connaissant de vigoureuses progressions depuis (avec des taux de croissance à deux chiffres) –, ce pourrait être l’année de la stabilisation. «Beaucoup d’indicateurs, géopolitiques ou économiques, ne se dégradent plus et reprennent même une courbe ascendante. Ce qui donne davantage de visibilité. L’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, la Russie, l’Asie et le flux des touristes vont donc continuer d’alimenter notre croissance», anticipe par exemple Jean-Marc Pontroué, patron de Roger Dubuis.

Deux phases

Le début d’année pourrait être compliqué, déclarent à l’unisson plusieurs patrons. Aux Etats-Unis, les incertitudes liées aux décisions que devra prendre le président Obama sur l’endettement et le précipice budgétaire vont encore durer quelques mois. La Chine évolue toujours et encore de manière latérale et son rebond n’est attendu qu’après le Nouvel An ­chinois et la mise en place du ­nouveau régime. L’Europe se maintient grâce au tourisme d’achat, fondamentalement asiatique. Une éclaircie est cependant attendue durant le deuxième semestre. Il faut concéder que la barre a été placée très haut l’an dernier.

Bastien Buss
LE TEMPS

 

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