CHRISTOPHE CLARET - Un demi-million pour quatre notes !
 
Le 04-02-2013

Dimanche matin, dans les salons cossus de l’Hôtel des Bergues, Christophe Claret présente ses nouveautés à un parterre de journalistes, des bijoux mécaniques dont le prix avoisine le demi-million de francs. Ce sont des répétitions minute, ces montres dans lesquelles on installe avec minutie de fines lamelles de métal - les timbres - que de minuscules marteaux viendront frapper pour sonner l’heure à la demande. Il esquisse aussi sa stratégie future, levant un coin de voile sur ses projets jusqu’à l’horizon 2014. Il rêve de montres un peu moins chères, et d’une offre féminine.

Si la marque est encore jeune et relativement discrète - elle n’a livré en 2012 qu’une centaine de pièces -, l’homme, lui, s’est depuis longtemps forgé un nom dans l’horlogerie suisse. Son premier calibre répétition minute date de 1989, alors qu’il n’avait que 25 ans. Dans sa manufacture du Locle qui s’est étendue au fil des ans, il a depuis produit mouvements et complications pour le compte de grandes marques, de Franck Muller à Corum, en passant par Girard-Perregaux et bien d’autres qui souhaitent rester discrètes.

Mais en 2008, tout change : la crise financière embrase la planète, paralyse les investisseurs, terrasse les collectionneurs, et l’industrie toute entière voit ses ventes s’effondrer. Des marques reconnues perdent, impuissantes jusqu’à 40% de leur chiffre d’affaires, annulant leurs commandes auprès des fournisseurs, renonçant à développer de nouveaux modèles. Pour que son outil de production tourne, Christophe Claret n’a d’autre choix que de lancer sa propre marque, assumant seul les risques que ses anciens clients ne voulaient plus prendre. Ce sera chose faite un an plus tard, en 2009. Mouvements, boîtes, aiguilles, cadrans, tout est manufacturé sur place. Aujourd’hui, son chiffre d’affaires se répartit à peu près pour moitié entre la marque et la manufacture pour des tiers.

Retour sur la présentation de ce dimanche. En vedette, la Soprano, une répétition minute Westminster tourbillon qui se compose de quelques 450 pièces, et dont les marteaux produisent quatre notes cristallines. Le mouvement rend hommage au roi Charles X, qui ne régna que quelques années sur la France, mais influença profondément l’horlogerie. On y retrouve ses ponts typiques, étagés et de forme triangulaire. Cette montre, déclinée en trois versions, ne sera produite qu’à 24 exemplaires, pour un prix unitaire de 470'000 francs. Autre nouveauté, l’Adagio, une montre déjà connue, une répétition minute elle aussi, mais dont le boîtier est désormais en titane plutôt qu’en or, pour en améliorer la qualité acoustique.

Avec quelques mois d’avance, Christophe Claret dévoile aussi son programme pour Baselworld 2013. Ce sera le lancement de la Kantharos, un chronographe automatique, première montre de la marque à être vendue sous la barre des 100'000 francs. On est encore loin de la Swatch, mais l’horloger espère, grâce à cette petite descente en gamme, toucher une nouvelle clientèle et produire plus de pièces – 500 montres en trois ans prévues pour ce nouveau modèle. L’équation toujours complexe de la distribution s’en trouvera simplifiée et autorisera peut-être l’ouverture d’une première boutique en Asie, un projet pour l’heure sans agenda.

Autres nouveautés attendues, le lancement au deuxième semestre de la montre Poker qui permettra à trois joueurs de s’affronter autour de son cadran, et la présentation d’une complication « réellement féminine » à Baselworld 2014.


Swiss Seasons

 

Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved