|
La start-up lausannoise a développé une plateforme sociale destinée aux petites et moyennes entreprises pour soutenir leur développement à l’international. Pauline Burgener, patronne du laboratoire du même nom, a déjà testé ce service, qui en est à ses balbutiements
Pauline Burgener est une cheffe d’entreprise comblée. Cette docteur en biologie moléculaire est à la tête du Laboratoire Pauline Burgener à Lausanne, une PME familiale active dans la création et le développement de soins et produits cosmétiques de pointe commercialisés dans les cinq étoiles de Suisse et du Moyen-Orient. Depuis vingt ans, la cheffe d’entreprise d’origine libanaise vit une véritable «success story» en Suisse. Pourtant, elle souhaite désormais étendre ses activités internationales sur de nouveaux marchés, «plus grands et moins concurrentiels». Faut-il encore débusquer le bon partenaire commercial.
Il y a peu, Pauline Burgener s’est inscrite sur Novertur, le premier site de réseautage destiné aux PME pour soutenir leur développement à l’international. La plateforme de diffusion pour trouver des partenaires à l’étranger s’articule sur le même modèle qu’un site de rencontres amoureuses, version business, en plus sérieux. A l’instar de Pauline Burgener, les candidat-e-s créent le profil de présentation de leur entreprise. Puis détaillent leurs objectifs d’expansion commerciale – import/export, franchise, joint-venture –, les marchés convoités, ainsi que leur activité économique et le secteur géographique dans lequel ils opèrent.
En fonction de ces critères, Novertur déniche le partenaire commercial idéal par la mise en relation d’une PME avec d’autres entreprises ou des partenaires commerciaux à l’étranger partageant les mêmes objectifs sur un marché identique. La plateforme lie aussi les PME avec les organisations commerciales telles les chambres du commerce, les associations industrielles ou les agences de promotion pour leur permettre de faciliter leur expansion internationale et l’amélioration de leur performance. «Nous favorisons la rencontre entre deux ou plusieurs partenaires. Là s’arrête notre service», souligne Luca Salzano, cofondateur de Novertur. Impossible donc de savoir si la relation commerciale sera consommée.
L’idée de Novertur germe en 2012 dans la tête des Lausannois Luca Salzano, Marius Aeberli et Florent Schlaeppi. Moyenne d’âge 28 ans. Tous s’activent dans le développement du commerce international, l’analyse financière et le Web. L’année dernière, les trois compères mènent une étude sur un panel d’entreprises et l’Organisme suisse de soutien au développement international pour les entreprises helvétiques (OSEC). Ils identifient les difficultés des PME suisses à s’internationaliser. Avec Novertur, «nous voulions permettre aux petites et moyennes structures commerciales d’évoluer et de résister dans un environnement international toujours plus concurrentiel, explique Luca Salzano. En développant un réseau qui les unit, nous les rendons plus fortes.»
Gratuité pour les sociétés
Les prestations de Novertur sont gratuites pour les PME et les organisations commerciales. Quant aux prestataires de services tels les services légaux ou les départements de marketing et de ressources humaines, ils sont contraints de souscrire un abonnement passif à 6 francs par mois. Ils peuvent ainsi accéder à la plateforme, mais ne peuvent pas prospecter sur le site ou interagir directement avec les entreprises. Il leur faudra débourser 120 francs par mois pour un accès illimité.
Novertur est accessible depuis décembre 2012 dans sa version bêta avant un lancement officiel prévu à la fin du mois de mars. Pour l’heure, une centaine de PME suisses, anglaises et allemandes ont tenté l’expérience pour faciliter leur internationalisation. «Il n’y a rien de pire qu’un mauvais partenaire, s’exclame Pauline Burgener. Si on se trompe de personnes de contact sur un marché, nous pouvons tirer un trait sur notre désir d’implantation.» Un mois après son inscription sur Novertur, la cheffe d’entreprise a d’ores et déjà été contactée par des entreprises britanniques. A la clé, la promesse peut-être d’une fructueuse idylle.
Mehdi Atmani
LE TEMPS |