|
Le groupe horloger biennois Swatch publie pour la première fois son rapport de gestion en suisse allemand. Une démarche qui se veut de la «provocation positive» et qui s'inscrit dans le débat «Swissness»
Démarche inhabituelle pour le Swatch Group ce mercredi. En effet, le groupe biennois horloger vient de sortir son rapport annuel de gestion en suisse allemand, rapporte le Tages-Anzeiger. Mieux encore: chaque chapitre est écrit dans un dialecte différent!
Dans la préface de ce rapport, Nayla Hayek, la présidente du conseil d'administration du groupe biennois, justifie cette traduction ainsi: «Nous souhaitons ainsi souligner plus encore notre forte identité liée à notre pays et ses valeurs», écrit-elle.«Dans cet esprit, nous avons fait une fois de plus quelque chose de positivement provocant: nous avons remplacé de A à Z la version allemande par une version suisse allemande!»
Le vrai «Swissness»
Pour Nayla Hayek, ça c'est du vrai «Swissness»: «de quoi secouer un peu nos compatriotes qui aiment parfois se laisser aller à un côté un peu conventionnel, prudent et confortable, attachés à leur sécurité.
La démarche va aussi plus loin, selon elle. Nous l'interprétons comme une provocation positive tout à fait dans le style Swatch. Nous avons fait quelque chose que rien ne nous obligeait à faire mais qui est plein de sens, quelque chose que seule une société comme la nôtre peut se permettre.»
Qualité suisse
Le directeur Nick Hayek justifie de son côté cette traduction par le souci de rendre le public attentif à la qualité helvétique. Il faut que les Suisses se rendent compte de la qualité des produits fabriqués ici, affirme-t-il. «Pourquoi ne sortirions-nous pas dans ce cas notre rapport en dialecte? Nous sommes une entreprise suisse», note-t-il.
Swatch se lance ainsi avec son rapport dans le débat sur le projet Swissness un projet qui vise à protéger la marque suisse. «Jusqu'ici nous parlons surtout de l'argent et de sa répartition», souligne Nick Hayek. «Mais nous avons besoin qu'on se rappelle aussi comment nous le gagnons.» Et pour ce faire, il faut des produits de haute qualité. La raison pour laquelle, selon lui, la Suisse doit investir dans une production qui puisse générer de la valeur ajoutée et créer des emplois.
(Newsnet)
24heures
|