Accord entre Genève et Beijing
 
Le 16-09-2013

Genève-Beijing. Genève signe un partenariat institutionnel avec Beijing. Une entente de vaste portée établie à la demande de la municipalité de Beijing.

L'accord de partenariat entre Beijing et Genève a été signé ce matin par la municipalité de Beijing et le Président du Conseil d'Etat genevois, Charles Beer, à la mairie de Beijing. Cette signature sera suivie d'un forum économique auquel plus de 200 entrepreneurs et investisseurs chinois prendront part. La coordination de cet accord était confiée à Anja Wyden Guelpa, Chancelière d'Etat de la République et canton de Genève. Elle revient sur les objectifs et le parcours de l'accord.

Quel est le sens de cet accord?

C'est l'ouverture d'un partenariat global sur le plan institutionnel entre deux régions. Malgré l'écart considérable de taille entre les deux agglomérations, Genève représente une force économique et son aura internationale a une forte valeur aux yeux des chinois. La Suisse a été le premier pays européen à reconnaitre la République Populaire de Chine en 1950 et les chinois y sont restés sensibles. L'accord entre Genève et Beijing s'inscrit dans la lignée de relations suivies entre les deux pays dont l'accord de libre-échange signé en juillet marque une étape décisive. Les chinois s'intéressent aussi beaucoup aux domaines d'excellence de Genève: le luxe, les soins de santé et l'enseignement tant privé qu'universitaire Charles Beer a également participé vendredi au colloque du World Economic Forum sur le développement urbain à Dalian avant de se rendre à Beijing.

Qui a pris l'initiative de cet accord?

Cet accord a été proposé par la municipalité de Beijing. En Chine, le cadre institutionnel est indispensable pour soutenir l'action individuelle.

Dans quels domaines s'appliquera-t-il?

Dans tous les domaines: économie, finance, tourisme, éducation, culture, science, santé et droit. Il existe déjà plusieurs initiatives dans le domaine éducatif et culturel. L’Institut Confucius, centre d'enseignement et de recherche sur la Chine contemporaine de l'Université de Genève créé en collaboration avec l'Université Renmin de Beijing, a été inauguré en 2011 à Genève. En juin, la Haute école de musique a signé un accord avec le Conservatoire de Beijing. Pour faciliter le tourisme et les relations entre les deux villes, Air-China a ouvert en mai la liaison aérienne directe Genève-Beijing et les deux aéroports ont été jumelés. De nouvelles collaborations spécifiques verront le jour dans le domaine culturel – l'ouverture de résidences pour les artistes ou la préservation des patrimoines historiques par exemple – et dans celui du développement durable (clean tech et eau en particulier). Nous avons analysé les plans quinquennaux de la ville de Beijing pour identifier les opportunités que la promotion économique peut encourager.

Pourquoi faire suivre cette signature d'un forum économique?

La démarche de l'Etat de Genève vise aussi à permettre à des entreprises genevoises de taille petite et moyenne d'aborder un marché réputé difficile d'accès, sur lequel l'engagement des autorités publiques joue un rôle important. Ces entreprises sont d'ailleurs fortement représentées dans la délégation. Elles bénéficieront ainsi d'un réseau à Beijing qui leur permettra d'évaluer de manière pertinente des projets de développement en Chine, Il en ira de même pour les entreprises de Beijing qui auraient pour objectif de se développer en Europe depuis Genève.

La portée des retombées de cet accord a-t-il été évaluée?

Il ne s'agit pas d'une démarche commerciale mais de la naissance d'une relation institutionnelle. L'Etat de Genève ouvre les portes mais ne joue pas de rôle économique direct.

Cet accord est-il le fruit d'un long processus?

Les premiers contacts ont été établis fin 2010. Nous avons voulu progresser de manière très prudente compte tenu de la situation des droits de l'homme en Chine et de la situation particulière de Genève, siège européen de l'ONU. L'Etat de Genève a d'ailleurs sollicité l'avis du Département Fédéral des Affaires Etrangères (DFAE), qui s'est montré favorable à l'initiative.

La question des droits de l'homme préoccupe beaucoup

C'est une question débattue au niveau national et qui a encore récemment été évoquée suite à l'adoption de l'accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse. La Suisse est le premier pays européen à avoir ouvert un dialogue avec la Chine sur ces aspects. Nous nous sommes impliqués pour faire évoluer, de manière pragmatique, les droits humains, le droit du travail et le droit pénal en Chine qui a introduit un article concernant les droits de l'homme dans sa constitution en 2004.

Quel sera le prochain évènement du calendrier de ce rapprochement?

L'exposition sur l'horlogerie à Genève des Musées d'Art et d'Histoire de la ville devrait se rendre en Chine à Pâques 2014.

AGEFI

 

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