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Samedi 6 octobre, nous égrenions dans la Tribune les difficultés subies par plusieurs musées genevois. Pour celui de l`Horlogerie et de l’émaillerie, il fallait ainsi signaler qu’il ne pourrait «pas rouvrir comme prévu en 2009».
C’était faire preuve d’optimisme, à en croire deux téléphones reçus dès lundi matin. La petite institution de Malagnou, victime d’un grave cambriolage en 2002, «allait fermer définitivement». Patrice Mugny l’aurait décidé. Et chacun d’y aller de son histoire. On apprenait même d’une troisième source que la jolie maison plairait bien à notre responsable de la Culture pour ses bureaux. Inutile de dire que l’intéressé, contacté, démentait tout.
«Je ne sais pas d’où sortent ces rumeurs», expliquait la conservatrice Estelle Fallet. «Je suis couverte de condoléances, alors même que je présente le projet mercredi aux responsables de la Construction de la Culture. »
Ce projet, «qui ne devait pas excéder les dix millions», a apparemment passé la rampe depuis, mais rien n’est fait. Le réaménagement suscite en effet l’ire de l’avocat Alain Marti (voir aussi page 19), qui parle d’un «projet insensé» dans des lettres adressées au Conseil d’Etat, au Grand Conseil, à la Cour des comptes et au Conseil administratif. Agissant «de concert avec un certain nombre d’honnêtes citoyens domiciliés à proximité de l’objet concerné», l’homme demande le classement du bâtiment et son maintien en l’état.
Et pourquoi? Eh bien des sondages indiqueraient une nappe phréatique, alors qu’une extension en sous-sol est prévue. Tout coûtera donc plus que prévu. Il faudra abattre un cèdre tricentenaire. Tout ça pour un musée «dont les pièces les plus intéressantes ont disparu».
Ce à quoi Estelle Fallet répond que des «merveilles» de remplacement ont été engrangées, avec l’argent des assurances. «Je suis prête à montrer tout ce que nous avons acquis. »
Tribune de Genève / Etienne Dumont |