Albert Boghossian: un joaillier brillant
 
Le 31-10-2013

Descendant d’une famille de diamantaires arméniens installée au Liban, le CEO de Bogh-Art a choisi Genève pour lancer sa marque. Il inaugure ce mois-ci deux nouvelles boutiques.

Installé en Suisse depuis 1980, Albert Boghossian a grandi dans une famille de bijoutiers arméniens installée au Liban. Après trente années dans le négoce de pierres et de conception de bijoux au service des plus grandes marques, il a décidé de lancer sa propre entreprise depuis Genève. Bogh-Art inaugure ce mois-ci deux nouvelles boutiques à Londres et à Hongkong.

Il incarne la 3e génération de la famille Boghossian, dans le bijou depuis plus de cent ans. Albert Boghossian, 53 ans cette année, dont trente-cinq ans dans la haute joaillerie, est un jeune entrepreneur qui nous reçoit dans son bureau au bord du Rhône.

«J’ai choisi Genève pour m’installer en 1980 car, à l’époque, c’était la place émergente dans le commerce des pierres précieuses. C’était l’endroit idéal pour moi, au carrefour de l’Orient et de l’Occident.»

D’abord grossiste dans le diamant et les pierres précieuses, Albert sillonne le monde entier pendant des années, avec son frère Jean. En l’espace d’une décennie, les frères Boghossian se forgent une réputation d’experts dans le métier. «C’est un métier magique qui ne s’apprend pas tellement. La meilleure école est celle de l’expérience.» Albert commence la sienne très tôt. A 18  ans, il quitte Beyrouth et sa famille pour faire un stage en Inde dans la taille d’émeraudes.

Le jeune apprenti sera à jamais marqué par l’esprit Mughal, cet art indien de l’incrustation dont le Taj Mahal est l’emblème le plus connu. Il fera de la «marqueterie bijoutière» l’une de ses spécialités.

Incrustation de diamants dans le bois, superposition de diamants de plusieurs tailles, Albert Boghossian pousse toujours plus loin son expérience. «Nous ne voulons pas être comme les autres. Au fil des ans, j’ai eu la chance de rencontrer de grands collectionneurs privés. Grâce à leurs commandes spéciales, j’ai réalisé des bijoux d’exception qui m’ont permis de repousser mes limites.»

Valeur multipliée par quatre


Sa plus belle vente date de 1997, avec un diamant rose de 20 carats vendu 30  millions de francs à un collectionneur asiatique. «C’était un diamant du Brésil. Aujourd’hui, il vaut quatre fois plus (120 millions). Je me souviens aussi d’une rivière de diamants jonquille que j’ai vendue 20  millions de francs. Il m’a fallu dix ans pour la réaliser.»

Albert Boghossian est un perfectionniste et un travailleur acharné. Il revendique son histoire familiale mais aime aussi bousculer les traditions. «Je déteste ce qui est figé. J’aime remettre les choses en question et bouger pour avancer.»

En 2008, il se sent enfin prêt à lancer sa propre marque de bijoux: ce sera Bogh-Art. Malgré des ventes confidentielles (500 pièces par an), Bogh-Art se développe en se lançant sur les marchés clés britannique et asiatique. «Nous sommes un peu les maîtres de la complication de la haute joaillerie. Nous ne faisons pas de volumes mais des pièces rares.»

BILAN

 

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