|
Bonne nouvelle pour les amoureux de la grasse matinée! Dimanche matin, ils pourront dormir une heure de plus. A trois heures du matin, la Suisse passera à l’heure d’hiver. Ce qui signifie qu’il faudra reculer nos montres de soixante minutes.
A Genève, l’horloge de la tour de l’ Ile, sur laquelle figure la devise du canton Post Tenebras
Lux, a pris de l’avance. Hier après-midi, vers 16 h, Pierre-André Luthi est monté dans la bâtisse historique, une des dernières pièces de l’enceinte médiévale, aujourd’hui siège de la Banque Safdié.
L’horloger a reculé les bras d’une heure. Retarder cette horloge trente-cinq heures avant le changement officiel ne lui pose pas de problème: «Je n’ai pas d’autre choix car la banque ferme à 16 h 30 le vendredi et ne rouvre pas pendant le weekend. » Pierre-André Luthi, 49 ans, est mandaté par la Ville pour régler les horloges publiques.
Pendules à l’heure
La mise à l’heure des cadrans municipaux est une affaire de famille. Il a repris la tâche qu’a remplie pendant quarante ans son beau-père Rodolphe Gambazzi, spécialiste en horlogerie industrielle. Si de plus en plus d’horloges sont synchronisées automatiquement à partir d’un signal émis depuis Francfort, le bon vieux réglage manuel est nécessaire dans la plupart des monuments historiques.
Pierre-André Luthi va passer son week-end à grimper dans des cages d’escaliers sombres. «Le problème, c’est qu’il n’y a jamais d’ascenseur», plaisante t- il. Dès cet après-midi et jusqu’à dimanche matin, l’horloger parcourra les marches du temple de Saint-Gervais, de la tour du Molard, de la mairie et du temple des Eaux-Vives, des temples du Petit-Saconnex et de la Fusterie pour mettre les pendules à l’heure. L’horloge fleurie du Jardin anglais, un autre cadran célèbre de la Cité de Calvin, se règle automatiquement. L’entreprise Longines se charge de l’horloge du passage Malbuisson. «Parfois, des copains me taquinent en me disant que je ne travaille que deux week-ends par an», raconte Pierre-André Luthi.
Tribune de Genève / JEAN-YVES CLÉMENZO |