Le financement collaboratif à la rescousse des horlogers
 
Le 31-03-2014

De jeunes marques doivent trouver de nouvelles méthodes de financement pour se lancer. L'appel de fonds au public (crowdfunding) fait peu à peu sa place mais il ne constitue qu'une étape.

Vicenterra s'était fait remarquer des milieux horlogers en 2010 en recourant à une souscription publique (crowdfunding). Il s'agissait alors de financer son idée de brevet de montres alors que les grands groupes horlogers, touchés par la crise, se montraient frileux envers les nouveautés.

Mais il lui a fallu du temps, même si la première volée a été limitée à 100 pièces d'un coût de 5000 francs. «Il nous a fallu sept mois pour trouver des acheteurs», explique Vincent Plomb, le fondateur de la marque basée à Boncourt (JU). Ce dernier ne se voit pourtant pas comme un précurseur dans le secteur et rappelle que Bréguet l'avait déjà fait à ses débuts.

«C'était assez culotté, on me l'a dit plusieurs fois». Ses clients ont dû avoir confiance puisque la remise des montres a eu lieu en avril 2012, près de deux ans après leur commande. Vincent Plomb a récidivé au début de l'année avec un nouveau modèle, Luna T1, toujours de forme tonneau. Mais cette fois, il a dû faire évoluer son système de souscription en précommande.

Une première à Baselworld

Une évolution rendue indispensable car le dernier modèle est entièrement nouveau et trois fois plus cher. Mais il lui faut toujours se montrer patient. Sur les 140 pièces qu'il prévoit de fabriquer, seul un tiers a trouvé preneur. Ce modèle intègre désormais une mini-lune hors du cadran et elle garde la mini-terre qui en avait fait une de ses spécificités.

Des nouveautés protégées par un brevet technique, ce qui a forcé un puissant groupe horloger à arrêter ses prototypes. Désormais Vincent Plomb consacre toutes ses forces à sa marque et a arrêté son activité principale de développeur en technique et design.

C'est la première fois que Vicenterra tient un stand à Baselworld, bien loin des gigantesques pavillons des géants de la branche. Une dépense conséquente «mais il faut çà, c'est un peu une étape obligée.»

Gare à la marge détaillant

Le modèle crowdfunding-précommande ne constitue qu'une étape mais les boutiques horlogères représentent un autre écueil pour une jeune marque car elles sont déjà bien achalandées. Vincent Plomb travaille donc sur un nouveau concept commercial qu'il mettra en place après Baselworld avec son nouveau modèle Luna T2 prévu pour une vente en boutique.

«Mais ce ne sera plus le même prix puisqu'il devra inclure une marge détaillant», souligne Vincent Plomb. Il donnera plus de détails en juin. Quant au niveau de production, il sera défini en fonction de l'intérêt manifesté à l'occasion des discussions avec les détaillants.

(Newsnet)
24heures

 

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