L'horlogerie compte toujours sur la Chine
 
Le 02-04-2014

Malgré un repli l'an passé, l'horlogerie helvète continue de profiter de la croissance chinoise. La baisse pourrait être liée à la lutte du gouvernement contre la corruption.

La Chine a durant des années fait figure de véritable eldorado pour l’horlogerie suisse. Après une décennie de croissance fulgurante, les exportations de la branche ont subi un repli marqué l’an dernier. Les horlogers continuent cependant de croire en l’avenir de ce marché.

Les chiffres publiés par la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) sont éloquents: en 2000, les livraisons vers l’empire du Milieu ne représentaient que 45 millions de francs. En 2012, elles totalisaient 1,65 milliard, soit le troisième marché d’exportation derrière Hong Kong et les Etats-Unis.

L’an dernier, les exportations horlogères ont toutefois subi un recul de 12,5% pour tomber à 1,45 milliard de francs. Les ventes de montres de valeur ont trébuché, victime de l’effondrement du marché du luxe provoqué par la campagne du gouvernement chinois contre la corruption.

Campagne anti-corruption

La campagne gouvernementale destinée à contrer la corruption parmi les cadres du Parti communiste au pouvoir a eu un impact significatif sur les achats de cadeaux, un des principaux moteurs de la croissance de l’industrie du luxe.

Le président Xi Jinping a mis l’accent sur la lutte contre la corruption au sein de l’appareil politique. Les achats d’articles de luxe par des responsables politiques sont même traqués par les internautes et peuvent entraîner des enquêtes.

L’industrie du luxe est également pénalisée par des taxes, qui ne seront réduites que progressivement en vertu de l'accord de libre-échange conclu entre la Suisse et la Chine.

En dépit de ces aléas, l’horlogerie suisse continue d’identifier un fort potentiel dans le marché chinois grâce notamment à l’augmentation du pouvoir d’achat de la population. Des sociétés comme TAG Heuer, Hublot ou MGI Luxury Group ont manifesté leur volonté d’y augmenter massivement leurs ventes.

Différences selon les segments

Les marques présentes en Chine connaissent du reste des trajectoires différentes. Swatch Group, le numéro un mondial de l’horlogerie, tire profit de sa présence sur tous les segments de marché, de l’entrée de gamme au luxe.

Longines, marque de haut de gamme accessible, n’a ainsi pas subi de ralentissement sur le marché chinois. Son emblématique président Walter von Känel, rencontré à Baselworld, ne ménage pas ses efforts et multiplie depuis de nombreuses années les voyages en Asie.

"Nous avons gagné la bataille de la Chine de par le produit, la structure des prix et la distribution", souligne-t-il.

Omega, la marque phare de Swatch Group, est également très bien implantée en Chine. Interrogé sur les incertitudes qui entourent ce marché, son président Stephen Urquhart se veut rassurant. A ses yeux, une phase de stabilisation est normale après une période de fort développement.

Achats à l’étranger

Au sein de Swatch Group, les marques de prestige Breguet et Blancpain ont été les plus touchées. "Le début d’année montre toutefois une stabilisation", note Marc Hayek qui dirige le segment de luxe du groupe.

Parallèlement, les touristes chinois augmentent leurs emplettes à l’étranger, preuve qu’ils n’ont pas perdu leur goût pour l’horlogerie helvétique. Les ventes des boutiques à Genève, Lucerne ou Interlaken (BE) ne cessent de progresser.

L’entreprise familiale genevoise Patek Philippe, active dans le très haut de gamme, s’est toujours montrée plus circonspecte. "Beaucoup de marques sont assez dépendantes du marché chinois. Nous avons toujours été vigilants. C’est un nouveau marché", estime son président Thierry Stern.

Source: ATS
arcinfo.ch

 

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