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La qualité des contrefaçons horlogères, notamment chinoises, augmente sans cesse. Les groupes et autres manufactures se tournent vers le high-tech suisse pour les aider dans ce combat.
Le succès des montres mécaniques suisses ne se dément pas année après année et attise toutes les convoitises. Et pour contrer les faussaires, certaines marques – comble de l'ironie – se tournent vers l'électronique.
Hublot installe déjà depuis 2009 des puces électroniques infalsifiables, garantes de l'authenticité de ses montres. Ce système a été mis au point par l'entreprise genevoise Wisekey, spécialisée dans les systèmes de sécurité numérique. Selon Carlos Moreno, vice-président de la protection numérique, six autres marques vont s'assurer cette année leur service.
Les méthodes classiques résistent
D'ici peu, les puces seront également lisibles via les smartphones, comme l'explique le journal bernois Der Bund. Parmi les avantages, Hublot dispose des coordonnées de ses acheteurs qui ont de leur côté accès à Hublotista, une plateforme de type Facebook pour les amoureux de la marque.
Bien entendu, ce système n'empêche pas la contrefaçon, un point qui retient encore de nombreux groupes horlogers d'adopter ces puces. Ils préfèrent prendre des mesures. Swatch Group, avec ses 16 marques de montres, collabore avec les autorités et fait saisir les copies, a ainsi rappelé au journal bernois sa présidente Nayla Hayek, .
Les nanotechnologies à la rescousse
Wisekey n'est pas la seule à procurer des systèmes de protection. A Lausanne, DNA Watch a développé sa propre solution, invisible à l’œil nu mais pas sous une lampe à rayons ultraviolets (UV). Son inventeur, Nasser Hefyene, a mis au point sa technique à l'EPFL avant de la transposer à l'horlogerie.
Elle consiste à marquer le verre en saphir de la montre sur une couche spéciale travaillée avec des nanotechnologies qui seules pourront refléter les UV. Cela peut être soit un logo, soit une image ou encore un numéro de série. Et là aussi, il s'agit d'un système infalsifiable, en plus d'être aisément vérifiable sous n'importe quelle lampe à UV.
Des tests sont déjà en cours chez une grande marque. «Si tout va bien, les premières montres avec notre système de sécurité seront mises sur le marché l'année prochaine», se réjouit Nasser Hefyene. Deux autres marques sont également intéressées. «Nous aimerions devenir un standard pour la branche», espère l'ingénieur de 42 ans.
Avec des lanthanides
L'entreprise thurgovienne Swiss Authentication fait également partie des rivales. Elle propose une méthode basée sur une substance composée de métaux de type lanthanide qui s'ajoute à la couleur d'un produit. Indécelable à l’œil nu, chacune de ces substances reflète un spectre de lumière individuelle et donc chaque client a sa couleur particulière.
Swiss Authentication, dirigée par l'ancien ambassadeur suisse Thomas Borer, est actuellement en contact avec plusieurs marques horlogères. Selon le responsable des ventes Robert Pfuhler, il existe déjà des modèles avec ce type de protection mais il ne peut donner plus de détails. Il estime toutefois que la solution de couleur individuelle «représente la solution la plus sûre sur le marché» à l'heure actuelle.
(Newsnet)
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