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La société texane prévoit une hausse d’au moins 8% sur l’ensemble de 2014
Un dynamisme supérieur à celui du secteur. Autrement dit, le groupe américain Fossil continue de battre ses pairs. La société horlogère texane, active dans l’entrée de gamme, a réalisé sur la base de son premier trimestre 2014 des ventes en hausse de 14%, à 777 millions de dollars. Seul bémol pour la société dont le siège européen se situe à Bâle, le bénéfice s’est inscrit en recul sur un an, selon un communiqué de presse publié cette semaine. Il est passé de 72,2 millions à 66,3 millions.
Fossil possède la marque horlogère éponyme, Zodiac, Skagen et Michele, ainsi que de nombreuses marques sous licence, comme Adidas, Diesel, Emporio Armani, Burberry ou encore DKNY. Sur la période sous revue, la division montres, qui pèse pour 75% des ventes globales, a réalisé une «forte» performance. L’évolution des marques Skagen et Fossil a été qualifiée de «modeste», tandis que les accessoires en cuir ont légèrement reculé. Pas de quoi toutefois déstabiliser le groupe coté au Nasdaq, puisqu’il prévoit d’ores et déjà un exercice 2014 de haut vol. Ainsi, la société projette une croissance des ventes de 8 à 10%, pour une marge opérationnelle d’au minimum 16,5%. Preuve de sa solidité financière, elle a aussi racheté entre janvier et mars pour 117 millions de dollars de ses propres actions.
Dix millions de francs à Bâle
L’an dernier, la société avait affiché des ventes de 3,26 milliards de dollars (+14%), en dépit d’une forte dépendance vis-à-vis des Etats-Unis (près de 50% des ventes). L’Europe comptait pour 33% de l’ensemble et l’Asie 15%. Un pourcentage destiné à croître à l’avenir, selon les vœux de l’entreprise et de son patron, Kosta Kartsotis.
En Europe, Fossil, fort de 4000 employés, réalise plus de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires par an. En Suisse, l’entreprise emploie 380 personnes, réparties dans son siège européen, les sites de production des montres et les boutiques Fossil. Son ancrage helvétique, pour l’heure modeste au niveau de la production «Swiss made», est appelé à se renforcer. La société prévoit en outre de s’installer dans un nouveau bâtiment dans le quartier bâlois en devenir d’Erlenmatt. Il est destiné à accueillir au total 350 collaborateurs de la société, qui louera l’immeuble. Alors que ce dernier est devisé à 20 millions de francs, Fossil investira 10 millions dans les travaux d’aménagement intérieur. 2500 m2 sont prévus pour des locaux de présentation des produits. Le déménagement est prévu pour 2016.
Movado en verve
La performance trimestrielle de Fossil confirme par ailleurs le réveil de l’horlogerie américaine. Dans la même veine, le groupe Movado, dont les activités horlogères en Suisse sont établies à Bienne, affiche aussi des taux de croissance élevés. Après avoir souffert des suites de la crise financière de 2008, le groupe horloger, basé à Paramus dans le New Jersey, a affiché une progression de ses ventes l’an dernier six fois supérieure aux exportations horlogères helvétiques. Récemment, dans une interview accordée au Temps, Efraim Grinberg, patron et président de l’entreprise détenant notamment les marques Ebel, Concord, ainsi que les griffes sous licences Tommy Hilfiger, Coach, ESQ, Lacoste, Juicy Couture, Hugo Boss ou encore Scuderia Ferrari Orologi, avait annoncé la couleur. Pour l’année en cours, il disait viser une hausse des ventes de 10% à 640 millions de dollars. «Ce qui est tout à fait réaliste», estimait-il. Pour comparaison, les exportations de montres suisses ont connu une croissance de 4,5% au premier trimestre.
Bastien Buss
LE TEMPS |