L'entrée en vigueur de l'accord avec la Chine suscite des espoirs
 
Le 01-07-2014

Les industries exportatrices helvétiques attendent beaucoup de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange avec la Chine mardi.

L'empire du Milieu est actuellement le 6e partenaire à l'exportation de la Suisse et les relations entre les deux pays devraient encore s'intensifier.

Depuis 2000, les exportations suisses vers la Chine ont sextuplé, atteignant 8,8 milliards de francs l'année dernière, a rappelé lundi l'Administration fédérale des douanes (AFD) dans un communiqué. Les importations ont quintuplé, à 11,4 milliards. La balance commerciale est ainsi déficitaire de 2,7 milliards de francs.

L'empire du Milieu est actuellement le 6e partenaire helvétique à l«exportation et le 4e à l'importation. En près de 25 ans, la situation s'est nettement améliorée. A titre de comparaison, en 1980, la Chine était le 39e débouché et le 35e fournisseur de la Suisse.

Médicaments et montres en tête

Les deux principales branches qui vendent leurs produits à Pékin sont la chimie-pharmacie, avec une part de 29% et des revenus de 2,5 milliards de francs en 2013, et l'horlogerie, bijouterie et instruments de précision, avec 28% pour 2,461 milliards de francs. Suivent les machines, appareils et électronique avec une part de 26% pour 2,3 milliards de francs.

Au niveau des importations, les machines, appareils et électronique arrivent en tête, avec 43% des entrées, pour un montant de 4,9 milliards de francs. Les achats en Chine dans ce secteur concernent principalement les machines et appareils de bureau (1,5 milliard de francs) et les appareils de télécommunication (1,4 milliard).

Longtemps en tête des importations, les textiles, vêtements et chaussures se situent désormais en deuxième position avec 18% de part (2 milliards). En un peu moins de vingt-cinq ans, les importations de ce secteur ont néanmoins décuplé.

Patience de rigueur

L'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine, qui compte plus de 1100 pages, a été signé le 6 juillet 2013 à Pékin. Grâce à lui, les principaux produits agricoles suisses seront exemptés de droits de douane ou bénéficieront de conditions privilégiées à l'importation en Chine. La Suisse offrira des conditions privilégiées à certains produits agricoles chinois.

Les droits de douane sur les principaux produits chinois encore taxés en Suisse, essentiellement les textiles et les chaussures, vont également disparaître. Les exportateurs suisses devront faire preuve de patience, car les douanes chinoises réduiront les taxes à l«importation par étapes, allant de cinq à quinze ans selon les biens.

Ainsi, dans l'horlogerie par exemple, dans un premier temps, les droits de douane vont reculer de 18%. La baisse ira ensuite jusqu'à 60%.

Négociations pas assez poussées

L'organisation faîtière de la chimie-pharmacie Scienceindustries s'attend à des économies de 100 millions de francs par an dès que la phase de transition sera passée. Mais l'accord ne va pas assez loin, estime son directeur Marcel Sennhauser. Pour beaucoup de produits de base, des droits de douane continueront à être perçus.

«Nous espérons que de prochains ajustements apporteront des améliorations». En revanche, au niveau de la protection des droits de la propriété intellectuelle, les résultats sont acceptables, selon lui. La Chine est en effet connue pour ses affaires de faux médicaments.

Ce point est aussi salué par la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH). Lors de l'assemblée générale qui s'est tenue la semaine dernière à Martigny (VS), le président de la FH Jean-Daniel Pasche a relevé que «l'accord procure un cadre institutionnel supplémentaire important». Même s'il ne résoudra pas en un jour les problèmes de la contrefaçon, il améliore les conditions pour la protection des marques et des indications de provenance (swiss made).

Economies en vue

Avec la réduction des droits de douane, le secteur suisse des exportations pourrait économiser 5,8 milliards de francs au cours des 14 prochaines années, estime l'organisation Switzerland Global Enterprise (SG-E), l'ex-Osec, dans une étude à paraître, déjà dévoilée par la NZZ am Sonntag et Le Temps. Selon elle, 60% des livraisons vers l'étranger bénéficieront de l'accord.

A elle seule, l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) pourrait économiser 50 millions de francs l'an prochain. Cette situation sera un avantage par rapport aux exportateurs allemands, relève SG-E.

La Suisse profite en effet pour l'instant de l'absence d'accord entre l'Union Européenne et les États-Unis. Le texte bute sur de fortes divergences entre les parties.

(ats/Newsnet)
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