Le secteur du luxe n'est plus l'eldorado boursier qu'il était. Jusqu'à une date relativement récente, les bureaux d'études avaient pour habitude de mettre en avant les atouts de la spécialité, notamment la capacité des grands groupes mondiaux à préserver leurs marges, voir à les faire augmenter, dans un contexte de crise. Depuis l'année dernière, la donne a changé, et les performances relatives du secteur déçoivent.

Il n'est donc pas étonnant de voir ce matin le Crédit Suisse conseiller de maintenir une exposition neutre sur le secteur (i.e. conforme à sa représentation réelle dans les indices) à l'approche des résultats du second trimestre, dont le coup d'envoi sera donné demain par le britannique Burberry. Le courtier est un peu tiraillé avec d'un côté une dynamique de revenus et de résultats peu enthousiasmante, et de l'autre des valorisations relatives qui sont redevenues intéressantes.

En ce qui concerne plus spécifiquement le second trimestre, un ralentissement de la croissance est attendu. Les investisseurs devraient être bien attentifs au fait que le seul Japon devrait provoquer un ralentissement séquentiel de la croissance organique du secteur, explique l'analyste, qui attend aussi un ralentissement des achats chinois à Hong Kong, Macao ou en Europe. Les Etats-Unis ne suffiront pas à compenser cette situation. Côté marges, rien de bien engageant non plus : les effets de change et les leviers opérationnels limités ne devraient pas permettre d'assister à de bonnes surprises.

L'une des questions qui se pose en amont des publications est de savoir si le sentiment des investisseurs sur le secteur est suffisamment négatif pour que des résultats conformes aux attentes suffisent à entraîner une revalorisation. Malheureusement, le Crédit Suisse ne répond pas vraiment à la question, en se contentant de souligner que les valorisations actuelles sont plutôt intéressantes en cas de regain de confiance.

Outre Burberry demain, le calendrier comprend notamment Hermès International le 18 juillet, Swatch le 22 juillet (date estimée), LVMH (sousperformance, objectif 140 euros) le 24 juillet, Kering (neutre, objectif 156 euros) le 30 juillet et Hugo Boss le 31 juillet. Tod's (7 août) et Ferragamo (28 août) fermeront la marche. Le bureau d'études a procédé à des ajustements à la marge sur ses prévisions, notamment sur Kering, même si la modification est inférieure à 1%.

Au final, les dossiers préférés de l'analyste sont Richemont (objectif 105 francs) et Swatch (objectif 650 francs)... cap sur la Suisse donc.

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