Simonetta Sommaruga et Philippe Leuba faisaient partie des invités du rendez-vous de l’économie organisé jeudi soir par le Centre Patronal, 24 heures et La Télé.

Après le oui à l’initiative «Contre l’immigration massive» le 9 février, l’initiative Ecopop, qui veut restreindre davantage l’immigration, provoque de très fortes craintes dans les milieux économiques à un mois de la votation. Car une importante partie de la croissance suisse repose sur la main-d’œuvre étrangère. Le propos était unanime, jeudi soir, au Palais de Beaulieu, à Lausanne, dans la bouche des orateurs du rendez-vous de l’économie organisé par le Centre Patronal, 24 heures et La Télé. Parmi eux: la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et le conseiller d’Etat Philippe Leuba.

«Nous attendons les décisions du Conseil fédéral. Mais, en cas de quotas sur le nombre d’employés étrangers, le risque est de créer une surenchère salariale, avec des employés à la mauvaise place», a estimé Jean-Bernard Rondeau, secrétaire général du groupe Maus Frères SA (Manor). Laurent Vulliet, directeur général de BG Ingénieurs Conseils, à Lausanne, partage ce constat. Et ajoute que, «face à l’actuelle pénurie de talents, 34% de nos employés en Suisse sont étrangers».

«Sans frontaliers, pas d’horlogerie»
Et s’il fallait une preuve supplémentaire de l’importance de la main-d’œuvre étrangère pour la prospérité vaudoise, Philippe Leuba prend l’exemple de l’horlogerie à la vallée de Joux: «C’est simple: sans frontaliers, pas d’horlogerie, et donc pas de places de travail pour les Vaudois.»

Simonetta Sommaruga partage ces craintes, appelant à tirer les conclusions du 9 février: «Les milieux économiques s’étaient bien mobilisés contre l’initiative «1:12» pour des salaires équitables, mais moins pour le vote du 9 février, voire après la votation», regrette-t-elle.

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