L'horlogerie suisse à l'heure du piratage
 
Le 05-11-2014

par Laurent Favre - Les apps payantes proposant sur des smartwatches le design de cadrans de montres classiques se multiplient. Les grandes marques hésitent à répliquer.


L'application Rolex Android permet pour quelques francs de s'afficher avec une montre connectée aux allures d'une Rolex GMT-Master II. Elle permet d'autres variantes tout aussi prestigieuses sur des smarwatches équipées de l'OS Android Wear de Google, comme les modèles Moto 360 de Motorola ou la Watch R de LG. Cette app n'est que l'une parmi tant d'autres qui transitent sur la boutique d'apps Google Play.

Manifestement inquiétées ces derniers jours, certaines comme Facer viennent tout juste de retirer, de leur page d'accueil pour le moins, des cadrans de montres de luxe. Jusqu'ici, tout allait bien pour Facer avec une notation de 4,4 sur 5 sur la boutique d'apps, plus de 10'000 téléchargements pour l'app qui coûte 1 fr.

Interrogées, des grandes marques concernées préfèrent ne pas commenter. «Nous étudions le cas comme cela concerne les droits de la marque», se borne à préciser une autre située en milieu de gamme. Pour Christophe Saam, directeur de la firme P&TS spécialisée en propriété intellectuelle, il y a «clairement violation de la marque, voire de designs si ces éléments sont repris».

Les groupes horlogers hésitent pourtant à agir en justice, notamment pour des questions d'image auprès des internautes. L'absence de la protection de leur marque dans la catégorie informatique ne plaiderait pas en leur faveur. Une action pour concurrence déloyale aurait, elle, encore davantage de chance de succès.

La guerre face à ces apps facilement clonable et particulièrement volatiles semble perdue d'avance. «C'est plutôt Google qui risque d'être appelé à sévir, relève Christophe Saam. Il ne peut pas se cacher derrière les développeurs d'apps. Il a les moyens d'en empêcher la distribution».

20min.ch

 

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