Swatch Group tente une première mondiale avec Omega
 
Le 10-12-2014

Le leader mondial de l’horlogerie et l’Institut fédéral de métrologie lancent ensemble une toute nouvelle certification, relative aux champs magnétiques.

Grande émotion mardi matin, à la Cité du Temps de Genève ! Nick Hayek, le président du directoire de Swatch Group, est en effet venu présenter une première mondiale dans l’industrie horlogère : une certification sur la résistance aux champs magnétiques. Ces phénomènes se multiplient dans la vie quotidienne et dérèglent les plus belles œuvres chronométriques, à savoir les montres mécaniques. Le groupe biennois commencera par doter les articles de sa marque Omega de ce nouveau label technique inédit.

« Nos confrères japonais, chinois et indiens ne dorment pas. Nous devons donc nous imposer des standards ambitieux », prévient Nick Hayek, en s’allumant un Havane face à plus d’une cinquantaine de journalistes représentant des médias d’au moins trois continents. Afin de se renforcer face à la concurrence, Swatch Group a donc décidé de ne plus se contenter du fameux « COSC » (Contrôle officiel suisse des chronomètres). Cette association avait été fondée en 1973 par cinq cantons horlogers : Genève, Vaud, Neuchâtel, Soleure et Berne. Sans oublier la Fédération de l’industrie horlogère suisse.

Dirigés depuis La Chaux-de-Fond, les laboratoires du COSC attestent que les horlogers ont apporté une valeur ajoutée suffisante à des produits. Ils sont ensuite habilités à les présenter comme des chronomètres, titre attribué à moins de 5% de la production horlogère suisse chaque année. Mais cela ne suffit plus. «Nous avons un rôle de pionnier mondial», rappelle Nick Hayek. Joignant promptement le geste à la parole, Swatch Group coopérera avec l'Office fédéral de métrologie et d'accréditation (METAS, firme de droit public) pour se battre contre un véritable ennemi : les champs magnétiques. « Leurs effets poussent beaucoup de clients mécontents à ramener des montres mécaniques. Et pas seulement des Omega ! Ils croient que les mouvements sont déficients. Mais ce n’est pas le cas », précise Nick Hayek.

Il est vrai que les détenteurs de montres mécaniques ne peuvent quasiment plus échapper à des signaux magnétiques élevés: ils proviennent des smartphones, des plaques à induction dans des cuisines, des équipements de contrôle de bagages dans les aéroports ou des systèmes embarqués dans les voitures. « Sans oublier des fermoirs de sacs à main ou un jour des smartwatches. Notre service après-vente nous a montré l'importance de trouver des solutions à ces influences magnétiques quotidiennes et croissantes », précisent Nick Hayek et Stephen Urquhart, le président d’Omega .

Afin d’assurer la quiétude des consommateurs, Omega a placé la barre très haut l’an dernier avec ses montres « master co-axial »: leurs mouvements résistent à des champs magnétiques supérieurs à 15'000 CGS (le gauss, unité électromagnétique à trois dimensions, équivalant à 1 maxwell par centimètre carré). De nombreuses montres proposées sur le marché seraient toutefois qualifiées d’« antimagnétiques » avec des capacités de résistance n’excédant pas 1000 CGS.

Swatch Group encourage ses confrères helvétiques à profiter eux-mêmes de cette nouvelle certification développée avec le concours de METAS. « Si les bonnes choses sont copiées, cela ne constitue pas un problème à nos yeux. Et l’argent ne manque pas dans l’industrie horlogère suisse. Mais il est souvent placé dans le marketing et moins dans la recherche », déplore Nick Hayek. Les exportations de la branche ont quoi qu’i en soit progressé de 3% au premier semestre par rapport à la même période un an plus tôt.

(24 heures)
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