L'histoire de Tudor, la petite soeur de Rolex
 
Le 16-12-2014

À l'instar de marques telles que Tag Heuer ou IWC, la maison Tudor est connue pour ses garde-temps alliant performance et qualité de fabrication. Mais saviez-vous que le destin de cette manufacture suisse était intimement lié à celui de l'ogre Rolex ? L'homme qui se cache derrière sa création n'est autre qu'Hans Wildorf, devenu l'une des figures les plus emblématiques du monde de l'horlogerie helvétique après avoir fondé Rolex au tout début du 20e siècle. En même temps, il suffit de jeter un oeil aux premiers modèles de Tudor pour s'apercevoir de l'évidence de la filiation.

Le coup de pouce de Rolex
"Depuis plusieurs années, j'ai étudié la possibilité de fabriquer une montre que nos concessionnaires puissent vendre à un prix plus bas que nos montres Rolex et qui soit digne de la même confiance traditionnelle. Je décidai donc de fonder une société à part, en vue de fabriquer et de vendre cette nouvelle montre. Cette société se nomme Montres Tudor SA." Cette déclaration de Hans Wildorf, datée du 6 mars 1946, annonce le lancement de Tudor, mais elle résume également en quelques mots le positionnement de la marque et sa stratégie de communication.

Cette idée toute simple n'en est pas moins ingénieuse. En effet, à l'époque, le marché de la montre-bracelet se développe de manière exponentielle et le public a besoin de repères avant de placer sa confiance dans une nouvelle griffe horlogère. L'appui de Rolex à ses débuts, sur le plan des caractéristiques techniques et fonctionnelles de ses garde-temps mais aussi pour son réseau de distribution, a permis de donner une légitimité à Tudor. La Manufacture s'est ainsi rapidement imposée comme une marque de confiance, avant de s'affranchir totalement de Rolex.

En réalité, on trouve des créations signées Tudor dès 1926. Cette année-là, la marque The Tudor est déposée pour le compte de Hans Wildorf par la Maison horlogère "Veuve de Philippe Hüther". Mais en 1936, le fondateur de Rolex rachète la marque avant de lancer, dix ans plus tard, la société Montres Tudor SA. La marque acquiert vite une belle réputation, ainsi qu'une véritable identité, surtout à partir des années 1950. C'est grâce à la qualité de ses produits, supportés par des campagnes publicitaires inédites pour l'époque, qui mettent en scène des professionnels au travail, que Tudor prend son envol. Le premier modèle de la maison, baptisé Tudor Oyster, est commercialisé entre 1947 et 1952. Dès le départ, il parvient à regrouper tous les atouts qui font la force de Tudor : la précision, la fiabilité, la qualité de production et surtout un prix accessible. L'expédition scientifique britannique menée en 1952 au Groenland, avec 26 exemplaires de la toute nouvelle Oyster Prince, a grandement contribué à prouver les capacités des montres Tudor.

Spécialiste des montres professionnelles
Surfant sur les exploits de ses garde-temps, réalisés lors des expéditions arctiques des années 1950, Tudor se lance dans l'élaboration d'une montre de plongée destinée aux professionnels, dotée de capacités hors-normes et à un prix modéré. L'Oyster Prince Submariner est dévoilée en 1954, avant de subir de nombreuses évolutions et d'équiper la US Navy entre 1964 et 1966 puis la Marine ,ationale française jusqu'en 1984. Quoi de mieux que de profiter de la légitimité des forces armées pour prouver la qualité de ses produits ? L'Oyster Prince Submariner, retirée du catalogue de la marque en 1999, reste l'un des modèles les plus emblématiques de Tudor.

Par la suite, Tudor se distingue grâce à ses chronographes, qui rivalisent avec les meilleurs modèles de l'époque en termes de performances et affichent une identité forte. Le tout premier modèle du genre, l'Oysterdate, sort en 1970. Ce chronographe à remontage manuel, avec un compteur de 45 minutes et l'affichage de la date, sera suivi, en 1971, d'une seconde version surnommée "Montecarlo" par les amateurs d'horlogerie. Les chronographes Tudor deviennent ensuite automatiques, à partir de 1976, et font encore partie des spécialités de la marque.

À partir de 2007, Tudor entame un processus de relance à l'international avec deux lignes, Technologie et Heritage, pour retrouver sa vigueur d'autrefois. Le premier modèle de cette phase, le Chrono, est ainsi présenté à Baselworld en 2010. Les montres du pilier Technologie ont recours à des techniques de pointe, à des matériaux innovants, ou à des idées inédites, alors que celles de la gamme Heritage revisitent les codes de la marque avec des montres modernes d'inspiration rétro. Une bonne idée à l'heure du retour à la mode du vintage. D'ailleurs, Tudor a remporté en 2013, pour sa première participation au Grand Prix d'Horlogerie de Genève, le prix "Revival" pour sa montre de plongée Heritage Black Bay, une réinterprétation d'un modèle culte de 1954. La preuve que Tudor n'a pas dit son dernier mot.

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