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Jean-Claude Biver a nommé Guy Sémon, jusqu'ici directeur de la R&D, numéro deux de TAG Heuer. La marque chaux-de-fonnière a commencé il y a six mois à travailler sur une montre connectée. Mais rien ne devrait être commercialisé avant fin 2015..
CEO de TAG Heuer "ad interim" suite au départ, annoncé il y a une semaine, de Stéphane Linder, Jean-Claude Biver avait réuni la presse ce mardi matin à La Chaux-de-Fonds pour répondre à toutes les questions que se posent les journalistes depuis l'annonce, cet automne, d'un repositionnement de la marque.
Le très médiatique patron de Hublot, qui est aussi à la tête du pôle horloger de LVMH, est arrivé avec une meule de son fromage et des ambitions très claires pour TAG. Notamment la volonté de se recentrer sur des produits compris entre 1500 et 4000 francs, coeur de la marque, qui produit 60% de montres à quartz. Et la volonté de continuer à innover, sur des produits peut-être un peu plus grand public, mais avec deux équipes de recherche et développement (R&D), l'une centrée sur la haute horlogerie, l'autre sur la haute technologie.
Il a également précisé que le chômage qui touche depuis août le site de Chevenez sera levé en janvier. 35 personnes y seront occupées à l'assemblage des calibres chronographes, avec l'espoir de voir ces effectifs croître à nouveau à l'avenir. "Il n'y a pas de licenciement en vue", a-t-il noté pour la marque dans son ensemble, qui emploie environ 600 personnes en Suisse, et qui avait annoncé avoir procédé à 46 licenciements ces derniers mois.
"Tsunami sur le lac de Neuchâtel"
Le développement d'une montre connectée a été longuement abordé. TAG Heuer y travaille depuis six mois et ne prévoit pas de lancement avant fin 2015, voire 2016. Mais désormais, tant Jean-Claude Biver que Guy Sémon en sont convaincus: la smartwatch va bouleverser l'horlogerie suisse.
"Les montres connectées représentent un enjeu supérieur à l'arrivée du quartz", estime le nouveau numéro deux de TAG Heuer, qui prend le titre de directeur général. "Ne pas voir cela, c'est ne pas voir l'ampleur du tsunami qui arrive sur le lac de Neuchâtel, lac qui sera bientôt salé tant l'océan va s'y engouffrer."
Jean-Claude Biver n'a pas confirmé l'existence d'accords qui pourraient être signés avec des géants tels qu'Intel ou Google. Il n'a pas nié non plus que des partenariats, voire des acquisitions, seraient nécessaires pour conduire ce projet. Il a rappelé qu'Apple prévoyait de lancer sa montre connectée pour la Saint-Valentin, et a tenu à relever que Swatch était le véritable pionnier de la smartwatch avec sa Swath Access. Mais pour TAG Heuer, il s'agira de réaliser un produit "unique et de différent". "Si on n'y arrive pas, ce projet tombera à l'eau".
Deux chiffres pour Hublot
Côté chiffres, Jean-Claude Biver a confirmé une croissance attendue pour 2014 comprise entre 5 et 10%, alors que Hublot devrait, malgré une forte présence en Ukraine et en Russie, atteindre une croissance à deux chiffres. Sur le départ de Stéphane Linder, il a souligné qu'il "ne s'agissait pas d'une bataille interne dont il sort un vainqueur" et qu'il "ne s'agissait pas d'une rupture", sans exclure toutefois de possibles différences de vues ou de vitesse. "Mais nous avons organisé hier une grande soirée d'adieu, et nous restons en bons termes".
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