Trente-six des 500 plus grandes entreprises suisses se sont distinguées en misant sur les compétences internes selon une étude Accenture IMD.

La gestion des compétences, une gestion stricte, l’organisation ainsi que l'innovation sont des facteurs clés pour la compétitivité. Les meilleures entreprises suisses fondent leur compétitivité sur leurs forces internes et la gestion des talents. Ce constat résulte de l’étude menée conjointement par le prestataire de services de conseils en gestion, de technologies et d'externalisation Accenture et par le centre de l'institut de management IMD World Competitiveness Center sur les 500 meilleures entreprises suisses. L’objectif étant d’identifier les champions de la croissance en relation avec leur rentabilité sur les périodes de 2009 à 2013. Comme l’explique le directeur de l’IMD World Competitiveness Center, Arturo Bris, le centre «est un pionnier dans le domaine de l'analyse de la façon dont les pays gèrent leurs ressources et leurs capacités. Pour la première fois et en collaboration avec Accenture, nous avons également pu évaluer la capacité des entreprises à gagner des parts de marché et à créer des entreprises et de la valeur ajoutée.»

Au total, trente-six champions de la croissance se sont distingués par une augmentation plus importante de leur chiffre d'affaires sur une période de cinq ans par rapport à des entreprises comparables. Pour la quatrième fois consécutive, Richemont, Swatch et Sonova sont parvenus à s’imposer dans le groupe des acteurs les plus efficaces. Pour la première fois cette année, l'étude a également identifié parmi les champions de la croissance des sociétés se positionnant dans le secteur de la finance et des assurances. La réussite de ces entreprises a également été bénéfique pour l'ensemble de l'économie nationale. Selon l'étude, les champions de la croissance ont créé en moyenne 18 % d'emplois en plus que les autres entreprises. De plus, leurs sièges sociaux sont tous présents en Suisse.

L'un des principaux résultats de l'étude concerne l'importance accordée par les entreprises aux ressources humaines. Les champions de la croissance reconnaissent le lien étroit entre leur productivité, leur réussite dans le domaine de la «course aux talents» et l'engagement de leurs employés. Par rapport à la moyenne, les acteurs les plus performants présentent également une productivité élevée et un faible taux d'absentéisme.

La définition claire des responsabilités à tous les niveaux est l'une des caractéristiques des entreprises suisses les plus prospères. Selon les protagonistes de cette étude, les meilleures entreprises veillent ainsi à garantir une interaction et une collaboration permanente entre le conseil d'administration et la direction; elles se distinguent aussi par des résultats supérieurs à la moyenne des autres entreprises dans ce domaine. Par ailleurs, les champions de la croissance accordent aussi une grande importance à l'organisation efficace de leurs processus ainsi qu'à la transparence de leur système de prise de décision.

L'innovation fait partie des trois facteurs principaux qui différencient les entreprises les plus prospères des autres. Les champions de la croissance considèrent l'innovation comme une composante essentielle de leur stratégie et mettent également en place une culture d'entreprise ouverte, qui favorise un mode de pensée novateur et créatif.

L’étude menée par les deux structures démontre le faible investissement dans le domaine des technologies numériques. D’après le document, compte tenu l’approche appliquée en interne au cours des cinq dernières années des entreprises suisses, ces investissements ne faisaient pas partie des priorités des champions de la croissance suisses. Le directeur général d’Accenture Suisse, Thomas D. Meyer, indique que les «meilleures entreprises sont parfaitement conscientes de l'importance des technologies innovantes. Cependant, elles n'ont jusqu'à présent pas encore réalisé d'investissements conséquents dans ce domaine.» Et de poursuivre: «Le niveau de numérisation varie fortement en fonction des secteurs et la pression sur notre pays dans ce domaine s'accroît plus particulièrement à cause des marchés anglo-saxons et asiatiques. Les entreprises suisses feraient bien d'adapter leurs stratégies en tenant compte des possibilités offertes par les technologies du monde numérique afin de rester compétitives à l'avenir.»

L'étude montre que les entreprises suisses qui ont réussi, ont donné la priorité au renforcement du focus de leur propre organisation sur le talent et l'engagement de leurs employés, dans le but d'accroître leur compétitivité. «D'autres domaines tels que la gestion des risques ou l’investissement massif dans de nouvelles sociétés ont été moins importants pour ces entreprises en 2014, précise Thomas D. Meyer. La concurrence internationale s’intensifiant, nous pourrions nous attendre, dans les prochaines années, à une approche plus équilibrée dans la gestion de la croissance avec des investissements dans d'autres caractéristiques substantielles pour la compétitivité.»

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