Krach en Suisse : le patron de Swatch évoque «un tsunami pour l'ensemble de la Suisse»
 
Le 16-01-2015

«Les mots me manquent», a déclaré Nick Hayek, directeur général du groupe suisse d'horlogerie Swatch Group. La Banque centrale suisse a brutalement décidé ce jeudi d'abandonner le «taux plancher» auquel était arrimé le franc suisse, provoquant une envolée des cours.

Stupéfaction et inquiétude après la brutale décision de la Banque centrale suisse (BNS) de renoncer au taux plancher auquel était jusqu'ici arrimé le franc suisse. L'envolée de 30% du cours de la monnaie helvétique a en effet de quoi y inquiéter le patronat: les biens vendus par les entreprises suisses à l'étranger s'en trouveront d'autant renchéris, alors que l'économie suisse est largement tournée vers les exportations.
Le directeur général du groupe horloger Swatch, Nick Hayek, a évoqué ce jeudi midi «un tsunami»: «Les mots me manquent. Ce que la BNS a provoqué là, c'est un tsunami». La décision subite de la banque centrale suisse a déjà provoqué un mini krach boursier. Les principales valeurs suisses ont perdu plus de 10% dans la foulée et Swatch 15%. Le secteur de l'horlogerie, qui exporte 95% de sa production, a globalement fait part de son inquiétude, selon le site suisse RTS.
»Nous sommes à genoux!»

Secteur exportateur, l'industrie des machines dresse un constat similaire. L'organisation patronale Swissmechanic juge que la décision de la BNS aura «des répercussions catastrophiques» pour les entreprises de ce secteur, principalement des petites et moyennes entreprises. «Il n'est pas possible que nos PME - la colonne vertébrale de notre économie - soient ainsi abandonnées», écrit ainsi Swissmechanic dans un communiqué. Forte de ses 70.000 salariés, l'organisation patronale demande donc à la BNS de reconsidérer sa décision.

Les industriels du canton de Neuchâtel, le 3e pour le niveau de ses exportations, parlent également de «catastrophe» et même d'«inconscience», selon lexpress.ch. FKG Dentaire, une entreprise de La Chaux-de-Fonds, dit par exemple avoir fait «d'énormes efforts» pour doper sa compétitivité avant l'instauration du seuil plancher en 2011. «Mais là, nous sommes à genoux!», prévient son PDG.

Dans ce contexte, Nick Hayek prévoit que l'abandon d'un taux plancher aura des répercussions «pour l'industrie d'exportation, le tourisme mais également pour l'ensemble de la Suisse».

La croissance suisse impactée

Le tourisme risque en effet d'être également impacté, redoutent les acteurs du secteur. La fédération Hotelleriesuisse souligne dans un communiqué que la décision de ce jeudi représente «un défi» pour ses membres. «L'appréciation du franc suisse renchérit considérablement le pays des vacances qu'est la Suisse et nous frappe de plein fouet» précise ainsi Christoph Juen, directeur d'hotelleriesuisse.

Globalement, la banque suisse UBS prévoit une réduction des exportations suisses de l'ordre de 5 milliards de francs. Une contraction qui devrait impacter la croissance suisse de 0,7% . Juste avant l'annonce de la BNS, la banque helvétique prévoyait une croissance de 1,4% en Suisse en 2015.

Quant à la Fédération romande des consommateurs, elle demande que les producteurs suisses «répercutent les gains de change sur les prix finaux», relaie 20minutes.ch. Avec un franc suisse plus fort, les producteurs achèteront en effet certaines matières premières moins cher. La fédération souligne l'importance de lutter contre le «tourisme d'achat» qui pourrait séduire les Suisses, mais pénaliser les commerces locaux.

lefigaro.fr

 

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