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Pressé par le franc fort et un bénéfice en recul, le groupe biennois investit gros. Et il va bientôt dévoiler sa montre branchée.
Rusé, Nick Hayek a plus d’un tour dans sa poche, ou plutôt, au poignet. Alors que Swatch Group publiait jeudi des résultats mitigés, marqués par une chute du bénéfice, il confiait à l’agence d’information Bloomberg que son groupe va dévoiler dans les trois mois – soit pratiquement au moment du lancement de l’Apple Watch – son propre modèle de montre connectée! Du coup, l’action de la société, qui reculait après l’annonce des résultats, a nettement rebondi dans l’après-midi au-dessus de la ligne rouge. Un joli pied de nez donc du turbulent patron aux spéculateurs.
Nick Hayek a annoncé que la future montre branchée helvétique permettra aux consommateurs de faire des paiements mobiles, notamment aux caisses des magasins tels Coop ou Migros, et qu’elle marchera à l’aide d’applications fonctionnant sur Androïd et Windows.
Un marché de 10 milliards
L’appareil sera équipé d’une technologie de type NFC, un moyen de communication sans-fil à courte portée et haute fréquence qui permet le transfert de données entre des appareils distants jusqu’à près de 10 cm. Surtout, la future smartwatch, comme l’appelle Bloomberg, n’aura pas besoin d’être rechargée.
L’agence rappelle que certains analystes estiment ce marché des appareils capables à la fois de téléphoner et transmettre des données à quelque 10 milliards de dollars dès l’année 2018, dont la moitié générée par les porteurs de montres traditionnelles.
Swatch Group est particulièrement bien placé, lui qui planche depuis plusieurs années dans ses centres de recherche sur ces diverses technologies, comme les minibatteries, les censeurs, les transmissions radio et autres fonctions tactiles. Ces dernières, utilisées sur les Tissot, seront mises en lumière prochainement avec la présentation, confirmée à l’ATS, de la Swatch Touch.
Ces nouveautés sont le fruit de la stratégie du groupe, dont le siège est à Bienne, de répondre à la concurrence par des investissements massifs dans les nouvelles technologies. Rien qu’en 2014, l’entreprise a investi un montant global de 1,2 milliard de francs, dont 867 millions en Suisse.
Résultats en net recul
L’an dernier, le chiffre d’affaires du groupe a dépassé pour la première fois les 9 milliards de francs, en hausse de 4,6%. Un record qui n’enlève pas un goût d’amertume à un exercice marqué par un incendie dans l’usine de la filiale ETA à Granges et à des ventes pénalisées pour environ 200 millions de francs. Ceci alors que le change, selon le groupe, lui a gommé 138 millions de chiffre d’affaires brut.
Le résultat opérationnel a dès lors reculé de 24,3% à 1,75 milliard de francs alors que le bénéfice net plongeait de plus d’un quart (–26,6%) à 1,42 milliard. Swatch Group a toutefois annoncé que l’année 2015 avait débuté «de façon très prometteuse avec un solide mois de janvier, calculé en monnaies locales évidemment»!
(24 heures)
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