|
Evoquant une «porte ouverte à la sous-enchère salariale», le syndicat Unia distribue des milliers de tracts d'information aux travailleurs franchissant des postes frontière romands.
Depuis l'abolition mi-janvier du cours plancher de 1,20 franc pour un euro par la Banque nationale suisse (BNS) et le renforcement de la devise helvétique, certains patrons font pression sur les salaires. En particulier de leurs travailleurs frontaliers, avec des rémunérations en euros ou des baisses pures et simples, dénonce Unia mercredi dans un communiqué.
Non seulement discriminatoires, ces mesures mettent aussi en péril l'ensemble des rémunérations et des postes de travail en Suisse, tous secteurs confondus. «Les employeurs auraient davantage recours à une main-d'oeuvre transfrontalière rendue soudainement très attractive grâce au taux de change», avertit Unia.
Salaires des Suisses sous pression
Les salaires des employés suisses subiraient également une pression à la baisse, souligne l'organisation de défense des travailleurs, qui n'hésite pas à parler de «porte ouverte à la sous-enchère salariale».
Unia met par ailleurs en doute la légalité de ces pratiques, qui «se heurtent à plusieurs obstacles juridiques». Notamment aux lois sur la libre circulation des personnes et sur l'égalité, qui empêchent les discriminations salariales, poursuit le communiqué.
Quelque 20'000 personnes visées
Pour informer les frontaliers de leurs droits, le syndicat a dépêché mercredi une trentaine de secrétaires syndicaux sur douze postes frontière dans les cantons de Genève, Neuchâtel et du Jura. Les travailleurs sont ainsi appelés à alerter les syndicats avant d'accepter toute mesure péjorant leurs conditions de travail.
«Au total, 10'000 tracts sont distribués et nous espérons toucher 20'000 personnes au cours de cette seule journée», indique le porte-parole d'Unia Lucas Dubuis. L'antenne vaudoise du syndicat mènera, elle, sa propre campagne début mars.
(ats/Newsnet)
24heures
|