Selon la «Handelszeitung», Johann Schneider-Ammann et Eveline Widmer-Schlumpf militeraient pour un nouveau taux plancher. Le porte-parole du gouvernement dément

«Des conseillers fédéraux suggèrent un nouveau taux plancher.» Ce titre d’un article mis en partie en ligne mercredi sur le site de la Handelszeitung a semé l’émoi dans les milieux politiques et déclenché un démenti aussi cinglant qu’immédiat du porte-parole du gouvernement, André Simonazzi: «Cette affirmation est fausse et je la démens formellement», a-t-il fait savoir.

La Handelszeitung a pris connaissance d’un papier d’analyse confidentiel cosigné par Eveline Widmer-Schlumpf et Johann Schneider-Ammann. Ce document a été discuté par le Conseil fédéral la semaine dernière. Il se soucie apparemment de «coordonner la politique monétaire et la politique économique générale sur le plan du contenu et de la communication». Ce document semble conclure que les mesures de politique financière ou économique ne seront jamais aussi efficaces que la politique monétaire pour venir en aide aux entreprises en difficulté.

La Handelszeitung poursuit en citant plusieurs fois une phrase extraite de ce rapport: «A la rigueur un nouveau taux plancher pourrait être examiné.» Et il en tire la conclusion que les deux conseillers fédéraux «veulent un nouveau taux plancher». C’est précisément ce que dément André Simonazzi.

L’article du journal financier a été immédiatement répercuté sur les réseaux sociaux par la socialiste Susanne Leutenegger Oberholzer. Ce n’est pas étonnant dans la mesure où le PS et l’Union syndicale réclament la réintroduction d’un taux de change minimal entre le franc et l’euro. Le PLR a lui aussi réagi. Il qualifie d’«absurde» l’exigence d’un nouveau taux plancher. Une telle décision remettrait en question «la crédibilité de la BNS». Une source proche du gouvernement rappelle que celui-ci n’a pas la compétence de fixer un taux plancher et que cette affaire risque de mettre inutilement la BNS sous pression.

Bernard Wuthrich
LE TEMPS