Swatch ne veut pas dépendre de la Silicon Valley
 
Le 30-03-2015

Swatch Group veut se reposer sur son propre savoir-faire pour développer sa montre connectée.

Le directeur général de Swatch Group, (UHR 422.4 0.62%) numéro un mondial de l'horlogerie, Nick Hayek ne veut pas dépendre des géants informatiques de la Silicon Valley et rejette une collaboration avec Google ou Apple.

«Nous ne voulons pas nous mettre dans une position de dépendance par rapport à un géant, qui nous imposerait son système d'exploitation et dont nous dépendrions au niveau de ses développements», a déclaré Nick Hayek dans une interview publiée vendredi dans la Neue Zürcher Zeitung. Le patron de Swatch Group dit avoir tiré les leçons de la collaboration avec Microsoft.

«Pourquoi devrions-nous utiliser un système d'exploitation déjà connu?», s'interroge également Nick Hayek. Il existe d'autres fournisseurs susceptibles de développer un tel système, avec lesquels Swatch réfléchit aux fonctions supplémentaires que pourrait proposer une montre connectée.

Une montre avant tout

Selon le directeur du géant horloger biennois, le consommateur devrait en premier lieu recevoir une montre et non pas «un téléphone portable sur le poignet, qui doit être rechargé chaque jour». Les montres connectées de Swatch Group, qui seront bientôt mises sur le marché, seront toutefois compatibles avec les iPhones et les smartphones fonctionnant sous Android.

La montre pourra notamment transmettre des données au téléphone en utilisant la technologie Bluetooth Smart ou Near Field Communication. L'utilisateur doit autoriser ces transferts et gardera donc le contrôle sur ses données, précise Nick Hayek.

Le patron de Swatch estime par ailleurs que le battage médiatique - provoqué par les analystes et les journalistes - autour des montres connectées est déjà passé, les gens ayant réalisé qu'Apple n'est «pas plus malin que les autres». L'Apple Watch ne contient aucune application majeure et la batterie a déçu, souligne-t-il.

Optimisme pour 2015

Nick Hayek se montre par ailleurs optimiste pour l'exercice en cours, les commandes ayant été tirées vers le haut grâce au salon de l'horlogerie et de la bijouterie Baselworld. Swatch Group avait annoncé une croissance de ses ventes de 5 à 10% pour 2015.

La croissance devrait se situer dans le haut de cette fourchette, estime Nick Hayek. Cette annonce semble avoir été bien accueillie par les investisseurs, puisque l'action Swatch gagnait 2,20% à la Bourse suisse vers 11h00.

La demande est très forte pratiquement dans le monde entier, à l'exception de la Russie et de Hong Kong, relève encore le patron de Swatch Group. Pour faire face au renforcement du franc, le groupe horloger biennois a dû augmenter ses prix dans l'ensemble de la zone euro, à l'exception des marques Tissot et Swatch.

Nick Hayek juge en effet inefficaces les baisses de prix. «Pour moi, les baisses de prix, qui symbolisent la perte de valeur, sont un tabou». Certains concurrents dans le secteur du luxe ont revu leurs tarifs à la baisse à Hong Kong, ce qui a inquiété les concessionnaires et les clients, conclut-il.

(ats/Newsnet)
24heures

 

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