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Il aura fallu attendre six petites années seulement pour que la manufacture Piaget, implantée depuis 2001 à Plan-les-Ouates, décide d'entreprendre des travaux d'agrandissement. «Nous sommes trop à l'étroit», lâche le patron de Piaget Philippe Léopold-Metzger, non sans un certain contentement. Normal: Piaget va bien, très bien même. Profitant pleinement de l'effervescence des pays émergents et du boum de l'industrie du luxe, la filiale du groupe Richemont vit l'une des périodes les plus fastes de son histoire. «2007 est certainement une année exceptionnelle pour une entreprise comme la nôtre, qui partage ses activités entre la joaillerie et la haute horlogerie», acquiesce Philippe Léopold-Metzger. A l'heure où le bijou devient une véritable affaire de marque, les sociétés bénéficiant d'une légitimité dans ce secteur voient leurs affaires propulsées vers des sommets. Une aubaine pour Piaget, déjà bénéficiaire de l'ébullition horlogère à travers le monde.
A point nommé
Pas étonnant dès lors que les 5000 m2 au sol du siège de Plan-les-Ouates ne parviennent plus à absorber l'augmentation des effectifs liée à la croissance. «Actuellement, 360 personnes travaillent sur ce site. Mais chaque année, nous créons entre 20 et 30 emplois supplémentaires», souligne le patron de la manufacture.
Autant dire que l'extension du bâtiment, sis sur une parcelle de près de 30 000 m2, vient à point nommé. Au total, une surface brute de 850 m2 viendra s'ajouter aux murs de la manufacture d'ici à l'été 2008. Objectif: renforcer les domaines du développement produit, du marketing, de la formation et de la production de montres et bijoux. «L'agrandissement concernera essentiellement la partie bureaux», note Philippe Léopold-Metzger.
Développement en ville
Entamés depuis un peu plus de trois mois, les travaux sur le site de Plan-les-Ouates coïncident avec un autre projet de réaménagement entrepris par la marque, en plein coeur de la rue du Rhône. D'ici le printemps prochain, la boutique genevoise sera ainsi revue de fond en comble et agrémentée d'une surface supplémentaire de 180 m2 comprenant notamment un salon VIP. En complément, Piaget prévoit d'installer un espace retraçant la richesse de création des 40 métiers exercés dans l'entreprise au travers d'expositions thématiques et d'une présentation de pièces issues de collections privées. «Nous avions à coeur de développer notre magasin genevois qui fait partie de notre patrimoine. En quelques années, notre réseau de 51 boutiques est devenu un relais de croissance important», affirme encore le responsable de la manufacture.
Un dynamisme économique étonnant, propre à l'industrie du luxe, et que rien ne semble pour l'heure freiner. Pas même l'euro fort qui, s'il se montre légèrement handicapant, ne ternit pas les prévisions de la branche. Philippe Léopold-Metzger se veut ici rassurant: «Il n'y a pas que l'euro. L'or, notre matière de prédilection en horlogerie, est également très fort. L'objectif est alors d'exercer une gestion intelligente et d'anticiper». Les périodes d'euphorie sont souvent propices à la prudence.
Tribune de Genève / Florence Noël |