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Discrétion, finesse et bon goût! Après des études d’architecture, Luigi Macaluso devient, en 1972, le copilote de Raffaele Pinto, qui remporte le championnat d’Europe des rallyes sur une Fiat 124 Abarth. En 1992, il est nommé directeur de Girard-Perregaux. Ce Turinois de 57 ans, passionné d’automobiles, possède aussi l’une des plus belles collections au monde de voitures de rallye! Enfin, sa coopération avec Ferrari, de 1993 à 2005, est un modèle du genre. Voilà pour les présentations!
De l’auto au bateau
L’année dernière, Luigi Macaluso a choisi la voile, sponsorisant, au côté de BMW, l’équipage «BMW Oracle» engagé en America’s Cup.
On a beaucoup spéculé sur ce rapprochement, certains parlant même de la fabrication d’une série de montres. En réalité, le patron de BMW n’y voit aucun intérêt, comme Luigi Macaluso d’ailleurs: «J’ai le sentiment que les coopérations actuelles entre les industries automobiles et horlogères sont devenues davantage des opérations marketing. Cette approche ne colle pas avec la philosophie de notre maison, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous sommes séparés avec Ferrari!»
BMW et Girard-Perregaux avaient préféré se retrouver sur un autre terrain, celui de la voiture. «BMW Individual» vient de transformer une 760Li selon les goûts du patron de Girard-Perregaux. Ce dernier a demandé un garnissage en cuir vert foncé, des boiseries précieuses, un poste de travail high-tech dans le compartiment arrière, ainsi qu’un coffret intégré dans la console centrale afin d’héberger quelques modèles de montres «GP». C’est probablement l’une des plus belles Série 7 au monde!
Ce noble vaisseau sera affecté au transport de la clientèle de Girard-Perregaux, à destination de la fabrique de La Chaux-de-Fonds.
Passion pour la voile
La collaboration entre GP et BMW ira-t-elle plus loin? Quelques indices le laissent supposer. Certes, certaines montres ont vu le jour et ont été commercialisées grâce à la Coupe de l’America, mais les supporters de BMW ne sont pas à plaindre lorsqu’ils portent à leur poignet la Girard-Perregaux «ww.tc-USA76» avec le cadran blanc et bleu.
Quant à la Coupe de l’America, elle semble être devenue le terrain de prédilection de Luigi Macaluso qui avait assisté aux régates de la Newport Cup dans sa jeunesse et qui s’est lié d’amitié à Larry Ellison, le milliardaire new yorkais, cofondateur d’Oracle, et patron du syndicat BMW Oracle Racing. Sur le plan de la technologie, Macaluso voit des points communs entre la formule 1 et la Coupe de l’America: «Dans les deux disciplines, on veut absolument gagner… et pas seulement participer. Et on met tout en œuvre pour y parvenir!» L’architecte de formation apprécie également le design des «Classes America» qui «ressemblent à nos montres dans leur recherche de développement esthétique…»
Prestige et renommée
Grâce au coup de baguette magique de Luigi Macaluso, Girard-Perregaux – fondée il y a plus de 200 ans – s’est métamorphosée en l’une des marques les plus prestigieuses de la haute horlogerie. La société n’utilise que des mouvements maison, avec des tourbillons merveilleux et de somptueuses complications, tandis que le design porte toujours la griffe de Luigi Macaluso. Christian Gisi, directeur de Bucherer, aime qualifier la marque chaux-de-fonnière de «Bentley de l’industrie horlogère»!
La Revue Automobile / Peter Ruch |