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ETUDE. Kepler pense que BaselWorld sera «sombre», mais défend Swatch et Richemont.
Les exportations horlogères devraient croître de 3% en 2008 après avoir réalisé l'an dernier leur plus forte progression (+16%) depuis dix-huit ans. L'humeur du grand rendez-vous horloger de Bâle sera «sombre», pronostique Jon Cox, de Kepler, dans une étude sur le secteur parue mardi. Néanmoins, ajoute-t-il, le marché se montre «trop pessimiste» à propos des groupes Swatch et Richemont, dont les actions se négocient déjà à un multiple des bénéfices de 12, équivalent à ce qu'il était après les attentats du 11 septembre ou la crise du SRAS.
Le «supercycle» qu'a connu l'horlogerie pendant quatre ans de croissance à deux chiffres se termine. La forte demande de la région Asie-Pacifique «ne pourra pas compenser la faiblesse des zones Etats-Unis et Japon», écrit Jon Cox, tandis que «la sinistrose américaine pourrait se transmettre par contagion à l'Europe». Aussi, l'analyste abaisse sa précédente prévision (7%) de croissance des exportations à 3%.
L'évolution des marchés financiers est «clairement corrélée» avec la demande de produits de luxe. Le triple effet de la baisse des revenus des actions, des bonus bancaires en chute libre et du franc fort pèsera sur les ventes à l'étranger.
Contrairement aux autres retournements de cycle, celui-ci ne devrait pas se traduire par une diminution brutale du tourisme et des voyages d'affaires.
Les titres Richemont et Swatch Group, qui ont baissé respectivement de plus de 30% depuis novembre et de 40% depuis octobre, ont déjà atteint la valeur correspondant à un creux de cycle, estime Jon Cox. Par ailleurs, les deux sociétés ont une situation financière solide, disposant de liquidités supérieures à 1 milliard de francs. Elles devraient toutes deux continuer de bénéficier de leur positionnement dans le segment haut de gamme.
L'analyste de Kepler émet par ailleurs une préférence pour Richemont, qui a indiqué en novembre vouloir séparer son pôle horloger de sa participation dans BAT.
Le Temps
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