Diamant De Beers : ralentissement en 2007, incertitude pour 2008
 
Le 12-02-2008

Un diamant est éternel dit la publicité, mais s'agissant des revenus du diamant à proprement parler, ces derniers s'avèrent moins « intemporels ».

Le groupe sud-africain De Beers, premier producteur mondial de diamants, a annoncé vendredi un recul de 3% de son chiffre d'affaires en 2007, et a souligné le "fort niveau d'incertitudes" pesant sur 2008.

Le chiffre d'affaires s'est établi à 6,836 milliards de dollars, pour un bénéfice net ajusté (paramètres fiscaux notamment) en hausse de 14% à 483 millions de dollars. Le bénéfice net est ressorti à 436 millions de dollars, en baisse de 3,8%.

Les dépenses d'investissement ont augmenté de 18% en 2007 à 1,12 milliard de dollars, tandis que la production est restée stable à 51,1 millions de carats, la plus grosse partie provenant du Botswana.

Raison d'une telle déconvenue : la demande de diamants bruts "est restée forte" toute l'année, tandis que, pour le diamant de joaillerie, "de fortes ventes en Chine, Inde et Moyen Orient ont été partiellement effacées par un Noël décevant aux Etats-Unis".

De Beers, qui compte produire à "des niveaux similaires" en 2008, relève "une grande incertitude quant aux conditions de marché mondiales" cette année. Il craint que "les conditions économiques aux Etats-Unis ne continuent à peser sur la consommation de diamants de joaillerie au premier semestre", notamment pour les diamants de moindre qualité. De Beers compte de nouveau sur la Chine, l'Inde et le Moyen Orient "pour soutenir les prix pour les diamants plus gros et de meilleure qualité".

Le groupe s'inquiète aussi des "problèmes d'énergie" en Afrique du Sud, qui pourraient "rendre les conditions d'exploitation difficiles". Les pannes électriques ont durement affecté la production minière sud-africaine ces dernières semaines, portant notamment les cours de l'or et du platine à de nouveaux records historiques.

Le 25 janvier dernier, le premier producteur mondial de diamants, De Beers, a été contraint d'annoncer la suspension de ses activités en Afrique du Sud, la compagnie publique d'électricité Eskom ne pouvant garantir l'approvisionnement des mines en raison de la pénurie qui affecte le pays.

"Nous n'utilisons plus que l'électricité nécessaire pour éviter tout risque pour nos employés et notre équipement et afin de maintenir en état les installations souterraines", avait alors déclaré un porte-parole de De Beers, Tom Tweedy.

De Beers préfère regarder "au-delà de 2008", et se dit "confiant dans les fondamentaux du marché du diamant". Grâce à la forte croissance enregistrée en Chine, en Inde et en Russie, le groupe pense que "la croissance de la demande pourrait excéder celle de l'offre, ce qui donne l'opportunité d'une future hausse des prix".

De Beers, qui a une part de marché mondiale de 40%, a indiqué que son objectif était de découvrir et développer "les nouvelles mines du futur", et de développer des initiatives commerciales "innovantes" comme Forevermark, une série de diamants de première qualité gravés d'un symbole particulier et d'un numéro d'identification.

Premier actionnaire de Beers, le groupe minier Anglo American a annoncé que sa part de 45% lui avait apporté en 2007 un bénéfice net ajusté de 239 millions de dollars.

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